20 juillet 2023 - 07:00
Alfa Romeo Giulia Estrema : italienne jusqu’au bout
Par: Marc Bouchard
Photo Alfa Romeo

Photo Alfa Romeo

On aime ou pas la conduite d’une Alfa Romeo. Dans mon cas, j’adore. Parce que conduire une Alfa comme la berline Giulia, c’est différent. Oubliez la conduite un peu aseptisée des asiatiques (même si plusieurs sont exceptionnelles) et ne pensez même pas au confort clinquant que dispensent les voitures américaines.

N’y voyez pas non plus une comparaison avec les très techniques allemandes, dont la précision chirurgicale est d’une efficacité spectaculaire, mais dont le tempérament froid ralentit un peu les ardeurs. Non, l’Alfa Romeo Giulia est tout à fait italienne : boudeuse, bavarde, passionnée… et pas toujours parfaite.

Les petits défauts, on les pardonne aisément, sont notamment liés à l’infodivertissement et à la réputation de fiabilité pas toujours exemplaire du modèle. Ce dernier souci est cependant difficile à prouver pour le moment. Disons simplement qu’à ce chapitre, certains sites américains lui accordent la note de 6 sur 10, ce qui n’est pas exceptionnel.

Plaisir, plaisir

Mais oubliez tout cela. La réalité, c’est que la Giulia est un tel plaisir à conduire qu’elle fait oublier tout le reste. Vous me direz que le fait que je conduise une version Estrema n’est pas étranger à cette sensation, et vous n’aurez pas tort.

Car la Estrema, la plus haut de gamme de la famille à l’exception de la Quadrifoglio largement plus puissante, est celle qui offre le plus de plaisir. Elle mise en effet sur certains des éléments de la Quadrifoglio, sans en refléter le prix ou la puissance quasiment trop élevée. Et comme toutes les Giulia, sauf la Quadrifoglio, elle compte sur un moteur 4 cylindres 2,0 litres turbo de 280 chevaux. Le rouage intégral est aussi de série.

Du nombre, des éléments de fibre de carbone qui viennent alléger le tout, mais qui donnent surtout un aspect plus sportif. Le véritable ajout cependant, ce sont des composantes qui permettent de pousser un peu plus loin la dynamique de conduite.

Les suspensions adaptatives et le différentiel arrière à glissement limité, par exemple, sont des modèles du genre. Ils permettent à la voiture d’offrir une tenue de route exceptionnelle et une direction d’une spectaculaire sensation. En gros, il ne faut pas conduire avec insistance pour apprécier le plaisir de la conduite.

J’avoue ne pas être un fan des palettes au volant pour les changements de vitesse, et dans ce domaine, la Giulia ne fait pas exception. Les immenses palettes d’aluminium logées derrière le volant sont probablement faciles à maîtriser pour qui aime s’en servir, mais ne sont qu’apparence dans mon cas, et certes pas du meilleur goût. En revanche, il faut bien préciser que les huit vitesses de la boîte automatique s’enchaînent avec agilité et précision.

Le bouton DNA, qui gère les modes de conduite (D pour dynamique, N pour normal et A pour Advanced efficiency, ou le mode le plus économique) permet de modifier efficacement le comportement de la voiture. C’est en mode D cependant que l’Alfa fait le plus sentir son tempérament.

Une fois ce D sélectionné, le tableau de bord passe au rouge, les suspensions deviennent nettement plus rigides, parfois au détriment du confort, et les rapports de transmission sont nettement plus aiguisés. Pas besoin de rouler à des vitesses excessives pour ressentir tout le plaisir de la conduite.

Il faut cependant accepter de supporter un peu plus les travers et les exigences de la route en utilisant ce mode. Le mode Normal offre une randonnée nettement plus confortable. J’avoue que j’ai alterné entre ces modes abondamment et peu utilisé le A, qui semble étouffer un peu la personnalité du véhicule.

Petit bémol aussi, le système d’infodivertissement de l’Alfa Giulia aurait avantage à prendre exemple sur d’autres modèles de la famille Stellantis. L’écran horizontal de 8,8 pouces est juste et pas exactement un modèle de rapidité et d’ergonomie. Le système de son Harman Kardon, en revanche, est totalement efficace pour couvrir ma voix de ténor avec justesse et efficacité.

Les sièges, confortables, exigent un peu de recherche pour trouver la bonne position de conduite, mais une fois en place, offrent un support exceptionnel.

L’Alfa Romeo Giulia n’est pas la plus technologique ou la plus raffinée des voitures du marché. Mais avec sa silhouette d’exception et son comportement routier passionné, elle est difficile à oublier.

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