23 mai 2024 - 03:00
Amorcer une réflexion sur la liberté auprès des adolescents
Par: Adaée Beaulieu
Les élèves impliqués dans l’activité en présence de certains des invités et de leurs enseignants.Photo François Larivière | Le Courrier ©

Les élèves impliqués dans l’activité en présence de certains des invités et de leurs enseignants.Photo François Larivière | Le Courrier ©

Qu’est-ce que la liberté et qu’est- ce qui nous permet de l’atteindre? Voilà les questions que se sont posés les élèves de 4e secondaire de l’École secondaire Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe et auxquels ont tenté de répondre quatre invités, dont un ex-détenu, lors d’une émission du style Tout le monde en parle sur ce thème.

Dans un premier temps, des représentants de chacun des six groupes de ce niveau ont présenté des slogans sur la liberté qu’ils avaient choisis et les ont expliqués. « Tout être humain a le pouvoir de changer son destin », « Celui qui est brave est libre », « Vivre librement, c’est vivre pleinement », « La liberté, c’est avoir le choix », « S’avoir s’affirmer, c’est être libre » et « La liberté est un droit et non un privilège » sont les énoncés qui ont été retenus.

Ensuite, l’enseignante Amélie Labrosse et quatre de ses élèves, Eve Comtois, Maïka St-Laurent, Ariane Leblanc et Loïc Leblanc, ont présenté trois courtes situations où une adolescente était privée de liberté et ont demandé leurs réactions aux élèves. Il s’agissait de ses parents lui interdisant d’aller à une fête, de la directrice de l’école lui obligeant de changer sa jupe trop courte pour un pantalon et une photo coquine d’elle partagée sans son consentement sur les réseaux sociaux. Plusieurs élèves se sont montrés favorables aux règles lors de la discussion.

Un ex-détenu se confie

Ils ont ensuite été particulièrement marqués par le témoignage de Dave, un homme âgé de la quarantaine ayant passé 28 ans de sa vie derrière les barreaux. Actuellement en libération conditionnelle depuis 13 mois, il a pu se présenter sur place avec un agent correctionnel pour expliquer aux étudiants l’importance de faire les bons choix, ceux qui mènent à la liberté.

Celui qui s’est retrouvé en prison une première fois à l’âge de 14 ans a raconté comment, dès son jeune âge, il avait rêvé de devenir le chef d’un gang criminel et comment il s’était senti accepté dans ce milieu. « Je le savais que je faisais le mal et, maintenant, j’ai décidé d’être libre », a déclaré celui pour qui ce choix était vital pour voir sa fille et ses petits-enfants grandir et peut-être un jour réaliser son rêve de découvrir le Yukon. Il est convaincu que poursuivre sur la mauvaise voie l’aurait mené à la mort. C’est d’ailleurs du fond de sa cellule qu’il a eu la conviction que tout devait changer.

Il regrette amèrement de ne pas avoir écouté toutes les personnes qui ont voulu lui prodiguer de judicieux conseils, mais a décidé de relever la tête même après plusieurs années d’échecs. « La plus belle leçon de vie que j’ai apprise, c’est de ne jamais lâcher, de retrouver un but à la vie », a-t-il conclu.

Un élève particulièrement touché par cette histoire bouleversante a adressé un souhait à Dave. « Je te souhaite de ne pas retourner en prison, car tu as vraiment l’air d’un gars bien. »

Une liberté intérieure

Le jeune prêtre Charles Vallières s’est aussi confié sur son changement radical de vie alors qu’il a arrêté de côtoyer des vendeurs de drogues et de consommer ces substances. « Je veux leur parler de ce qui m’a fait perdre ma liberté et ce qui m’a permis de la retrouver. Je désire qu’ils partent avec une réflexion », avait-il mentionné au COURRIER avant la rencontre.

Le journaliste et professeur de français à l’école secondaire Saint-Joseph Alexis Tremblay a également abordé son coming out alors qu’il parlait de la liberté plus tangible au Canada que dans d’autres pays où il aurait pu être tué. « La liberté, c’est vraiment dans la tête », a-t-il déclaré d’entrée de jeu. Il a aussi mis de l’avant l’importance de la liberté de presse et mentionné les excès que peut créer la liberté d’expression en mentionnant que la liberté vient avec une responsabilité. Il a notamment donné l’exemple des États-Unis où plusieurs journalistes ne sont pas neutres. « Le journalisme est le reflet de la démocratie et de la liberté », a-t-il déclaré.

Un des professeurs de philosophie au Cégep de Saint-Hyacinthe, Alexandre Brunet, a d’ailleurs expliqué de façon historique comme la démocratie est née d’un désir de prendre des décisions communes et de se détacher du pouvoir d’un souverain. Il a aussi expliqué comment les mentalités ont ensuite évolué pour mener à des choix plus individuels.

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