Reconnue comme l’un des leaders au Canada dans le domaine des armoires de cuisine et de salle de bain, Fabritec flirtait depuis juillet dernier avec la faillite, espérant un sauvetage. Ce dernier s’est concrétisé en début de semaine, bien que la transaction ait commencé à circuler vendredi dernier à la suite d’une information obtenue et diffusée sur les réseaux sociaux par LE COURRIER.
C’est un Alain Messier encore plus enthousiaste qu’à l’habitude que nous avons joint hier matin pour commenter cette récente acquisition. « Elle marque l’aboutissement de trois mois et demi d’efforts, mentionne M. Messier, qui ne compte pas négliger Ampro Mur Design pour autant. Je suis en santé, en forme, je suis bien entouré et je suis capable d’en prendre. C’est un challenge excitant et j’avais envie de le relever. »
Notre homme et son partenaire d’affaires, comptant tous les deux plus de 20 ans d’expérience dans le secteur des matériaux de construction, se retrouvent aujourd’hui à la tête d’un trio d’entreprises particulièrement intéressant.
Cette force de frappe est composée du Groupe Mono Serra, propriété exclusive de Sergio Lifraine, de Mur Design et de Fabritec, ces deux dernières en partenariat, qui comptent ensemble plus de 800 employés, répartis dans différentes usines à Bromont, à Alma, à Jonquière et à Saint-Hyacinthe, pour un chiffre d’affaires de 200 M$.
Dans l’immédiat, la priorité des nouveaux propriétaires de Fabritec est d’opérer une relance rapide et solide de l’entreprise. La stratégie est simple. « Il faut maximiser la ligne de montage, révèle M. Messier. Dès qu’un produit sort la ligne, il doit partir chez le client. Il faut donc accroître notre clientèle et des discussions ont déjà débuté avec les grandes surfaces. Nous avons les contacts requis et nous croyons que Fabritec a la capacité d’atteindre un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 125 M$. »
Si Fabritec comptait environ 475 employés au moment de ses déboires accentués par la perte d’un contrat majeur, ce nouveau départ devrait se réaliser dans l’immédiat avec 350 d’entre eux. Un chiffre qui est appelé à augmenter.
« Nous avons fait une offre [au syndic] qui mise sur la poursuite et le redéploiement des activités de l’usine, mais surtout la sauvegarde des emplois et sur la possibilité d’en ajouter d’autres dans le futur. Nous sommes convaincus du soutien de la communauté envers notre vision d’avenir », a dit M. Lifraine.
Le montant de la transaction, laquelle a été pilotée par l’avocat maskoutain Jacques Sylvestre Jr du cabinet Sylvestre & Associés, n’a pas été révélé.