Né à Saint-Hyacinthe le 20 octobre 1826, il est le fils d’Antoine Casavant dit Ladébauche et de Marie Benoit dit Livernois. Le petit Antoine est de faible constitution, mais il démontre les signes d’une belle intelligence. Ses parents décident donc de l’envoyer au Séminaire de Saint-Hyacinthe. Il n’y demeure qu’un an, mais ce séjour sera très bénéfique pour le jeune Casavant qui développe ses connaissances en grammaire et en arithmétique.
Ce qui passionne le jeune homme, c’est l’agriculture. L’exploitation d’une terre agricole, sous tous ses aspects, l’intéresse grandement. Il acquiert rapidement une terre d’une superficie de 210 arpents à proximité du village de Saint-Dominique.
Il exploite sa terre de manière fort diversifiée. Il se spécialise d’abord dans la production laitière. Il possède de 20 à 25 vaches. Avec l’un de ses fils, Amédée, il élève des chevaux de race pure. Il possède également un rucher, un poulailler et un jardin potager qui nourrissent essentiellement sa famille.
Ce qui distingue Antoine Casavant de ses voisins et qui en fait un cultivateur modèle, c’est sa volonté d’être constamment à la fine pointe des avancées techniques dans le domaine agricole. Il possède une collection enviable d’instruments aratoires dernier cri. Ingénieux, il érige un système de drainage qui améliore grandement le rendement de sa terre. Il cultive entre autres de la luzerne, ce qui lui permet d’offrir une alimentation verte à ses bêtes dès le mois de mai.
Antoine a toujours tenu à contribuer au bien-être de sa communauté. Il sera président et directeur de la Société d’agriculture du comté de Bagot et membre du Conseil d’agriculture de la province de Québec. En 1881, il est l’un des fondateurs de la première raffinerie au Canada à extraire le sucre des betteraves. Il sera également juge de paix, commissaire des petites causes, commissaire d’école et conseiller municipal à Saint-Dominique pendant huit ans.
Bientôt, il attrape la piqûre de la politique provinciale et il se présente dans le comté de Saint-Hyacinthe en 1878 pour le parti conservateur. Il affronte le libéral Pierre Bachand, qui est en poste depuis 1867. Bachand a été élu par acclamation lors des deux dernières élections. Cette fois, les choses ne seront pas si faciles, car Antoine Casavant, très populaire dans les campagnes, lui livrera une chaude lutte. La bataille sera rude. Le journal libéral L’Union de Saint-Hyacinthe surnomme Casavant « l’homme à la graine de mil », juste bon à faire pousser des carottes. Malgré ces attaques plutôt inélégantes contre le candidat conservateur, Bachand ne l’emportera que par une mince majorité de 68 voix.
Le 3 novembre 1878, Pierre Bachand meurt en fonction. Une élection partielle est déclenchée. Antoine Casavant se porte de nouveau candidat. Il s’oppose cette fois à l’avocat libéral Honoré Mercier, celui-là même qui deviendra premier ministre de la province en 1887. Il mord une seconde fois la poussière contre les libéraux. Puis, en 1881, il parvient enfin à se faire élire à l’Assemblée législative dans le comté de Bagot. Il bat le député libéral sortant Narcisse Blais par une confortable avance de 167 voix. Lors des élections suivantes, en 1886, il décide de ne pas se représenter.
Antoine décède le 18 juillet 1892 à l’âge de 65 ans. Il est inhumé au cimetière de Saint-Dominique. Agriculteur et politicien de grand talent, Antoine Casavant aura avantageusement marqué la vie de son village.
Par Martin Ostiguy, membre du Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe