Rapidement, j’atteins les 120 kilomètres à l’heure. Puis, d’un mouvement ferme, ma jambe enfonce la pédale de frein. Les deux mains sur le volant, les yeux au loin, je freine à fond, puis progressivement je relâche, tout en tournant délicatement le volant.
Quelques mètres sans freinage, et doucement, je reprends l’accélération. Toute l’opération ne durera que 20 secondes, 30 tout au plus, et me fera prendre un virage à moins de 60 kilomètres à l’heure. Malgré cela, je souris à belles dents : l’instructeur me confirme que la manoeuvre était parfaite. Étonné de cette faible vitesse? Normal, oserais-je vous dire, puisqu’il s’agit du tout premier exercice du programme Maîtrise des performances de l’Académie de conduite Mercedez-Benz. Tout au long de la journée, les vitesses progresseront, et les exigences techniques aussi. Mais c’est surtout le degré de confiance des conducteurs eux-mêmes qui augmentera le plus rapidement. L’Académie de conduite Mercedes-Benz est une école de conduite de performance qui utilise, vous l’aurez compris, des voitures de la marque allemande, mais qui est grande ouverte au public. Pas besoin d’être propriétaire de Mercedes-Benz ou même d’avoir la moindre expérience de conduite de performance : l’école et ses divers programmes se chargent d’initier tout le monde. La beauté de la chose cependant, c’est la philosophie même de l’école. Pas question ici de former des pilotes de course, même si les exercices se déroulent sur une piste; pas question non plus de compétition entre les élèves. L’Académie se veut un outil d’apprentissage des capacités de votre voiture et de vos propres capacités de pilote. Plusieurs programmes sont offerts. L’expérience de conduite, d’une demi-journée, a lieu aux quatre coins du pays sur de grandes surfaces pavées. On y enseigne les freinages, les slaloms et les arrêts d’urgence. Un autre programme vise plutôt le contrôle des dérapages en conditions hivernales et se déroule évidemment durant les longs mois d’hiver. Quant à moi, je suis confortablement assis dans l’une des 14 voitures disponibles pour cette journée de Maîtrise des performances (offert seulement sur les circuits de Mont Tremblant ou de Mosport en banlieue de Toronto) en attendant mon tour. J’y ai passé la journée, ayant droit à des explications théoriques et pratiques en avant-midi et à de nombreux tours de pistes, encadrés soigneusement, en après-midi. Vous vous en doutez, même si je ne suis pas un pilote de course, je n’étais pas sans expérience de conduite sur un circuit. Ce qui n’était pas le cas de quelques-uns de mes collègues d’une journée, et pourtant, nous avons tous réussi haut la main. Pour Danny Kok, l’instructeur chef de l’Académie, l’idée n’est pas de créer de nouveaux Fernando Alonso, mais simplement de rendre chaque conducteur un peu meilleur, tout simplement. Il faut cependant compter de quelques centaines à près de deux milliers de dollars pour l’un ou l’autre des programmes. Départ en coup de vent, je suis à la trace la voiture de tête. Freinage, coup de volant, accélération, enfilade, nouveau freinage, une à une les courbes du circuit Mont Tremblant se suivent et je les maîtrise sans difficultés. Au terme de la journée, la piste n’a plus de secret pour moi et mes gestes sont assurés plus que jamais derrière le volant. Un résultat que l’on retrouve aussi chez tous les autres élèves. J’ai maintenant franchi les deux premières étapes. La plupart des conducteurs s’arrêteront ici et pourront appliquer ces nouvelles connaissances directement sur la route, sans pour autant conduire comme dans une course. Mais les plus maniaques en voudront davantage. Sachez que l’Académie offre aussi des cours de conduite avancés, cette fois directement axés sur la performance et enseignés au volant de voiture AMG, la division des voitures les plus puissantes de Mercedes-Benz. Mais comme je suis à peine gradué du cours de base, il me faudra sans doute attendre quelques mois avant de me lancer à leur assaut. Pour tout savoir sur l’Académie de conduite Mercedes-Benz : www.academiedeconduite.ca