23 janvier 2014 - 00:00
Après les odeurs… Veolia diffuse un communiqué
Par: Jean-Luc Lorry
Après avoir émis des odeurs incommodantes de son usine de Saint-Hyacinthe, Veolia Canada Services Industriels a finalement diffusé un communiqué de presse pour informer la population que l'entreprise était sur la bonne voie pour mettre un terme à ce désagrément majeur.

Ces odeurs perceptibles depuis le démarrage partiel à la mi-août de cette usine de recyclage d’huiles de moteur usées étaient dues à une ventilation défectueuse du réservoir d’entreposage de produit asphaltique.

« Aujourd’hui, une solution technique d’ajustement reconnue a été mise en place pour contenir et éliminer la dispersion des odeurs provenant de l’usine Veolia », indique le communiqué adressé au COURRIER.Pour régler le problème, la direction de Veolia Canada s’était adressée à une firme d’ingénierie. La solution recommandée fut d’installer ce mois-ci une soufflerie capable d’aspirer les émanations et les diriger vers un oxydateur thermique qui est un équipement permettant le traitement des huiles usées.« En date du 15 janvier, l’équipe s’affairait à tester la nouvelle soufflerie et à en mesurer l’efficacité. Aujourd’hui, on ne constate plus d’émission en provenance du réservoir d’entreposage de produit asphaltique. En complément, des ajustements sont en cours sur l’aire de chargement d’asphalte des camions », précise par écrit, la direction de Veolia Canada.

Réplique du voisinage

Dans une précédente édition, le président de Veolia Canada Services Industriels, Jean-Louis Receveur considérait que les odeurs incommodantes ne provenaient pas seulement de ses installations maskoutaines.

Dans le parc industriel Théo-Phénix où est située l’usine Veolia, deux autres industriels pourraient diffuser des odeurs de produits d’hydrocarbures. STEB, une entreprise spécialisée dans la fabrication, la vente et l’analyse de liants bitumineux située à l’arrière de l’usine Veolia et l’usine d’enrobés bitumineux propriété de Pavages Maska, située aux abords du parc Les Salines. « Nos odeurs sont minimes et nous n’avons jamais reçu de plaintes. De plus, nous sommes en opérations de mi-mai à début décembre », se défend Serge Donais, directeur général de Pavages Maska.

Plusieurs hydrocarbures

Présentée au départ comme un centre de recyclage des huiles usées, l’usine Veolia est en réalité une raffinerie.

Cette entreprise située dans le parc industriel Théo-Phenix transforme des huiles usagées en quatre hydrocarbures distincts : de l’essence (utilisée pour le fonctionnement de l’oxydateur thermique en complément au gaz naturel), du gazole, des huiles de base régénérées (servant à la fabrication de produits pétroliers comme du carburant pour les bateaux) et de l’asphalte. La capacité de traitement de l’usine est de 60 000 tonnes d’huiles usées par an.Le ministère de l’Environnement alors dirigé par la libérale Line Beauchamp avait autorisé en novembre 2008, l’installation et l’exploitation d’un procédé de régénération des huiles usées à son usine de Saint-Hyacinthe demandé par Veolia Canada Services Industriels.Dans le document dont LE COURRIER a obtenu copie, on décrit les nouvelles installations requises pour opérer cette future usine. Parmi celles-ci, on mentionne un parc de réservoirs, dont quatre d’une capacité d’un million de litres pour des huiles LVGO et VGO, un réservoir de 300 000 litres pour le gazole, un réservoir de 100 000 litres pour l’essence, un réservoir de 700 000 litres pour des produits asphaltiques et un réservoir de 70 000 litres pour de l’hydroxyde de sodium (soude caustique). Cette modification de permis d’exploitation fut signée par Pierre Paquin, directeur régional de l’analyse et de l’expertise de l’Estrie et de la Montérégie au nom de la ministre Beauchamp.Au cours des derniers jours, LE COURRIER a tenté de joindre le ministre du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs, Yves-François Blanchet, afin de connaître sa perception du dossier Veolia, mais n’a pu obtenir ses commentaires. Son attachée de presse, Catherine Salvail, nous a toutefois assuré que M. Blanchet allait répondre à nos questions dès qu’il serait prêt à le faire.

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