Les propriétaires, Nicholas Gauvin et Laflèche Leblanc, ont décidé que la meilleure solution à la suite du drame était de se relever les manches et de continuer. « Nous ne sommes pas restés assis à nous apitoyer sur notre sort », a déclaré M. Leblanc.
La nuit de l’incendie, il a été réveillé par un appel de Nicholas, son partenaire depuis 2018, qui avait été avisé en personne par les policiers. Déjà en arrivant dans le quartier Saint-Thomas-d’Aquin, Nicholas voyait la boule de feu. « J’étais impuissant et je ne pouvais rien faire », a-t-il confié.
Laflèche, lui, est arrivé sur la scène moins de trente minutes après son partenaire. « C’est certain que j’étais sous le choc. Je suis passé par toute une gamme d’émotions et, en plus, c’était une nuit glaciale. Ça m’a fait surtout un pincement au cœur parce que cela faisait 35 ans que je travaillais pour différentes entreprises sur ce site. En mai, Armoires STM fêtera son 30e anniversaire. Ma priorité était donc la trentaine d’employés et les clients et nous les avons tout de suite avisés via les réseaux sociaux », a-t-il raconté.
« Les employés ont trouvé ça vraiment difficile. Ce sont tous des pères et des mères de famille », a renchéri Nicholas, qui les a convoqués en réunion d’urgence le 7 mars pour les rassurer.
Pendant toute sa carrière, Laflèche n’a jamais été témoin d’un incendie sur le site de l’entreprise du boulevard Laframboise. Ni lui ni Nicholas n’ont reçu de menaces avant l’incendie ni n’ont pensé sur le coup que quelqu’un leur en aurait voulu. Les analyses menées à la suite de l’incendie d’abord qualifié de suspect n’ont pas permis d’établir la cause qui demeurera indéterminée, ont indiqué les propriétaires.
Élan de solidarité dans le milieu
Rapidement, dans la semaine suivant l’incendie, au moins une quinzaine d’entreprises œuvrant aussi dans la fabrication d’armoires ont offert leur aide pour qu’Armoires STM puisse poursuivre ses activités. « Nous étions contents, mais nous voulions faire de bons choix et encourager celles locales », a mentionné Laflèche.
C’est finalement cette semaine que les employés de la production ont commencé à travailler dans certaines d’entre elles et ont pu relancer des projets d’Armoires STM qui étaient en branle avant l’incendie. Sur près de 200 commandes qui ont dû être reportées, 45 avaient déjà de nouvelles dates de livraison et d’installation, en date du 18 mars. Le retard est d’environ quatre à cinq semaines. La première cuisine sera d’ailleurs installée demain. Armoires STM réalise plus de 500 projets par année.
Pour ce qui est de l’administration, une roulotte a été installée sur le site de l’incendie le 11 mars et servira de salle de montre et de bureau des ventes. Les premiers clients devraient pouvoir y être accueillis dès le début du mois d’avril. Un local a également été loué à Saint-Hyacinthe pour les employés de l’administration.
À plus long terme, les propriétaires désirent absolument reconstruire. Ils espèrent que les plans d’architecte pourront être prêts cet été pour que la construction débute au maximum à l’automne. Leur objectif est que le bâtiment soit prêt d’ici un an et que la production reprenne sur le site dans 18 mois.