16 avril 2015 - 00:00
ESSJ
Art oratoire : porter le poids de ses convictions
Par: Jennifer Blanchette | Initiative de journalisme local | Le Courrier
Tradition de longue date à l’École ­secondaire Saint-Joseph (ESSJ), l’art oratoire ne consiste pas seulement en la livraison d’un texte sur scène, mais ­aussi en l’audace d’assumer les ­opinions qui le composent. Quatre élèves de l’établissement en feront la démonstration lors du concours ­jeunesse d’art oratoire Entreprendre.

Sélectionnés pour participer aux finales régionales du 12 et du 20 avril, Philippe Vézina-Tardif, Vincent Lessard, Ève ­St-Germain et Félix Ledoux ont pour mandat de discourir sur leur vision de la réussite.

Quatre élèves, quatre représentations différentes. Mais toutes ayant un point commun : la conviction de ce qu’elle ­représente, au risque de ne pas plaire aux juges.

« En tant qu’entraîneur, je demande aux élèves jusqu’où ils sont prêts à aller pour gagner et je leur rappelle que certains ­éléments pourraient les pénaliser. Mais, après ça, ce sont leurs convictions et je ne veux pas que les étudiants changent qui ils sont et ce en quoi ils croient pour ­gagner un concours », affirme l’enseignante de français, Michèle Lemelin.

La vision de la réussite des étudiants de l’ESSJ n’a d’ailleurs rien de traditionnel. Elle s’exprime par un plaidoyer contre la journée sans maquillage pour Ève, par l’importance de réfléchir par soi-même pour Félix, par l’infinité du pouvoir de l’amour pour Philippe et par la force de l’entraide pour Vincent.

Épaulée par les anciens étudiants de l’ESSJ, Maxime Dansereau et Mélissa ­Gilbert, Michèle Lemelin entraîne ses quatre protégés depuis le début de ­l’année ­scolaire à peaufiner leur pensée et à mettre en mots le texte qu’ils livreront en compétition.

Durant la finale régionale, qui réunit entre 25 et 30 participants, les élèves ne disposeront que de cinq minutes pour présenter leur plaidoyer sur la réussite et tenter de « séduire » le jury, « car on ne sait jamais si ce sera le texte ou la ­présentation qui comptera le plus », note ­l’enseignante.

Le pouvoir des mots

« Le pouvoir des mots, on le voit lorsqu’une personne s’exprime bien. De savoir bien écrire, c’est déjà bon, mais c’est souvent à l’oral qu’on arrive à se­ ­tailler une place dans la société », ­souligne Michèle Lemelin.

Elle pense à Léo Bureau-Blouin, ancien député, ou encore à Alexis Tremblay, ­président de la Fédération étudiante ­collégiale du Québec, pour qui une ­participation au concours Entreprendre a été déterminante dans leur parcours ­politique et en tant que personnalité ­publique. « Je me souviens à quel point Léo avait pris conscience de la différence qu’il pouvait faire par ses propos », se ­remémore-t-elle.

La cuvée 2015 semble elle aussi vouloir tirer profit de cette année passée à ­travailler sur l’expression orale.

« L’art oratoire nous oblige à soutenir un discours et même si personne n’est d’accord avec toi, tu maintiens tes ­opinions », indique Félix.

Ses trois collègues ne peuvent ­qu’acquiescer et Philippe renchérit : « Que ce soit les cours de diction que nous avons suivis ou le fait de devoir ­s’exprimer en public, ce concours me permet de faire le plein d’expériences pour l’avenir ».

Au terme de la finale régionale, une ­douzaine d’élèves seront sélectionnés pour participer à la finale provinciale en mai.

D’après Michèle Lemelin, l’ESSJ est l’une des seules écoles de la Montérégie à participer année après année au concours d’art oratoire Entreprendre.

image