L’autre jour aux nouvelles, François Legault s’est plaint que j’avais un problème d’attitude. Qui ça, moi? De mon salon, je lui ai répondu drette frette sec : « Non, toi t’as un problème d’attitude! » Hey, il est là avec un p’tit ton de papa fâché qui me dit devant tout le monde que je devais « arrêter de critiquer les grands projets au Québec ».

Bon, ok. Je me suis encore emporté. En réalité, il ne parlait pas de moi, personnellement, il visait plutôt les quelque 200 personnes qui avaient manifesté dernièrement à McMasterville pour réclamer un BAPE (Bureau d’audiences publiques sur l’environnement) à propos du projet Northvolt.

Mais ça adonne aussi que j’y étais, à cette manifestation. Facque… c’est pour ça que je l’ai pris personnel. Et je trouve ça plutôt comique que le premier ministre, dans un état de droit, sermonne des citoyens qui exercent leur droit. Et pour un projet de l’envergure de Northvolt, réclamer un BAPE, c’est la moindre des choses.

L’idée n’est pas d’être contre les batteries ou les usines qui les fabriquent, l’idée est d’évaluer correctement le projet. Parce que des projets « verts » qui devaient nous apporter bonheur et richesse, on en a vu d’autres. Tiens, par exemple, la cimenterie McGinnis en Gaspésie avait à l’époque commodément échappé au BAPE. Résultat, elle est aujourd’hui une poubelle à ciel ouvert qui aura coûté plus d’un demi-milliard de dollars aux contribuables québécois et qui produit plus de pollution que de richesse. Si le projet de Northvolt est si bon, personne ne devrait s’inquiéter qu’on l’étudie.

Comme on le chantait en chœur dans notre joyeuse manifestation : « Gros projet, BAPE complet! » Nous étions alors 200. Si le gouvernement ne change pas son attitude, la prochaine fois, on sera 2000.