7 juillet 2011 - 00:00
Au moins 10 % des résidences non conformes
Par: Le Courrier

« Nous avons mené une étude E.P.I.C. qui diagnostique l’état des réseaux d’égout et d’eau pluviale avec de la fumée et nous avons découvert que plus de 10 % des branchements des secteurs Douville, Saint-Joseph et La Providence étaient inversés ou mal raccordés », a résumé au COURRIER le directeur général de la Ville de Saint-Hyacinthe, Louis Bilodeau.

En moyenne, des précipitations de 1 136 mm de pluie sont enregistrées annuellement à Saint-Hyacinthe et les chiffres tendent à augmenter. « Si on ne prend pas des mesures maintenant, on devra refaire les infrastructures sous les rues, ce qui nécessitera des investissements de plusieurs millions de dollars, voire des milliards », a estimé M. Bilodeau.Les conduites d’eau pluviale mènent directement à la rivière Yamaska. En cas d’inversion, ce sont les eaux domestiques qui sont déversées dans l’environnement et l’eau de pluie qui est traitée à l’usine de filtration. « L’eau souillée est diluée dans celle de la rivière, mais au plan environnemental ce n’est pas parfait », a admis Louis Bilodeau, promettant que la situation serait rétablie dans les prochaines années.« Nous avons une enveloppe de 200 000 $ pour corriger quelques cas cet été. C’est la première fois que la Ville se donne les moyens de s’attaquer à se problème, mais c’est un plan sur plusieurs années », a indiqué M. Bilodeau, soulignant que certains propriétaires devront procéder eux-mêmes à la correction.

Pratique courante

Depuis 2008, la Ville s’assure scrupuleusement que les raccordements des nouvelles constructions soient bien branchés aux bons endroits, mais il fût une époque où il était acceptable pour les constructeurs de brancher le conduit pluvial à celui des eaux domestiques usées.

« Ici, comme ailleurs, on pensait que l’eau de pluie allait nettoyer les conduites sanitaires, mais cela entraîne des problématiques importantes », a admis M. Bilodeau.Loin de nettoyer les conduits, d’importants apports d’eau pluviale dans les canaux sanitaires provoquent des surcharges à l’usine de filtration. « Lorsqu’il y a des pluies abondantes, il y a davantage d’eau à traiter et cela entraîne des coûts supplémentaires », a poursuivi M. Bilodeau.Puisque les conduites d’eau de pluie sont de plus grandes dimensions que les canaux sanitaires en prévision de la fonte des neiges et de grosses précipitations, l’eau pluviale peut même entraîner des refoulements d’égouts dans les domiciles. « C’est le citoyen qui est pris avec ça », regrette-t-il.

Gestion des eaux de surface

La Ville de Saint-Hyacinthe lance une campagne de sensibilisation pour la gestion des eaux de surfaces. Louis Bilodeau déplore que peu de gens s’intéressent à ce sujet qu’il juge pourtant important. « Une gouttière reliée directement au sol ou au drain de fondation peut aussi entraîner une surcharge des conduites d’eau pluviale », a-t-il expliqué.

Avec une gouttière adéquate, l’eau est dirigée vers la pelouse, une plate-bande, une haie, un baril récupérateur d’eau de pluie ou un puits percolant. Deux inspecteurs et deux aides-inspecteurs visiteront plus de 1500 résidences pour vérifier l’état des gouttières, cet été. Au fil des ans, tous les résidents seront interpellés.

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