De nos jours, nous savons concrètement que l’autisme est une forme de neurodivergence parmi d’autres. Toutefois, pendant des décennies, il a été vu comme un trouble pathologique à éradiquer. Aujourd’hui, on doit absolument le reconnaître comme une différence cognitive et sensorielle et surtout pas comme une maladie à guérir.
Certains pensent que l’augmentation marquée des diagnostics signifie que l’autisme n’est qu’une tendance passagère. En réalité, cette condition a toujours existé, mais est aujourd’hui beaucoup mieux comprise et diagnostiquée, même chez des adultes ayant « passé sous le radar » étant enfant. Car oui, un enfant autiste devient assurément un adulte autiste. Les défis quotidiens des personnes concernées (adultes ou enfants) sont réels, alors il vaut mieux continuer à améliorer l’inclusion et la reconnaissance de ces personnes dans la société.
Pendant longtemps, on a associé la condition de l’autisme principalement aux garçons. Les filles, bien plus expertes dans l’art du camouflage, demeurent plus difficiles à diagnostiquer, mais les connaissances ainsi que les outils d’évaluation s’améliorent, faisant augmenter les chiffres.
Passons maintenant sur deux épisodes sombres et surtout complètement erronés de l’histoire de l’autisme. Dans les années 1940-1950 aux États-Unis, un psychanalyste a popularisé l’idée que l’autisme était causé par des mères froides et distantes. Imaginez la souffrance ainsi causée dans les familles! Puis, en 1998, est publiée une étude frauduleuse qui attribue l’autisme au vaccin ROR (Rougeole-Oreillons-Rubéole). Une peur des vaccins est restée et s’est même accentuée au passage de la COVID-19. Dans un monde où les gens voyagent de plus en plus, on voit maintenant « renaître » des maladies comme la rougeole.
Non, les personnes autistes ne sont pas toutes géniales ou lourdement handicapées. Oui, le spectre autistique est très large et pas du tout linéaire. On peut en fait dire qu’il y a autant de types d’autisme que de personnes autistes. Oui, ces individus ont de l’empathie et des émotions! Ça ne s’exprime toutefois pas de la même manière que chez les neurotypiques, ce qui explique que les uns ne comprennent pas toujours les autres et vice versa.
En somme, l’autisme n’est ni une anomalie à corriger, ni une mode, ni la condition d’une personne insensible et encore moins une insulte! Il est en fait une manière différente de percevoir et d’interagir avec le monde. Le mieux à faire consiste donc à adapter notre communauté pour être plus inclusive plutôt que de vouloir « normaliser » les personnes autistes. Car la richesse se trouve dans la diversité!
Julie Gosselin, responsable des communications, Parrainage civique des MRC d’Acton et des Maskoutains