8 septembre 2011 - 00:00
Barré en enfer
Par: Martin Bourassa
Pour une rare fois peut-être, les prières des soeurs de la Charité n'ont pas été exaucées. Elles ont eu beau supplier les élus d'autoriser la démolition de leur vétuste couvent de la Métairie, ceux-ci n'ont rien voulu entendre. À l'unanimité, les conseillers de la Ville de Saint-Hyacinthe ont bloqué la démolition.

Pour une rare fois peut-être, les prières des soeurs de la Charité n’ont pas été exaucées. Elles ont eu beau supplier les élus d’autoriser la démolition de leur vétuste couvent de la Métairie, ceux-ci n’ont rien voulu entendre. À l’unanimité, les conseillers de la Ville de Saint-Hyacinthe ont bloqué la démolition.

À défaut de brûler en enfer pour l’éternité, le conseiller du secteur La Providence, Bernard Barré, peut sans doute dire adieu à la bonne centaine de votes de la congrégation en vue des prochaines élections. Depuis la première heure, il est un farouche partisan de la sauvegarde du couvent et il a convaincu tous ses collègues.On devine que cette décision ne fera pas tellement l’affaire de la communauté religieuse et du promoteur immobilier Robin. On comprend les soeurs d’être à bout de nerfs, elles qui se disent surtout à bout de ressources pour supporter ce lourd fardeau.Au grand dam des soeurs, la décision de la Ville ne règle absolument rien. J’aurais aimé que la Ville pousse plus loin son raisonnement. Est-elle prête à acheter l’immeuble en question, si oui à quel prix et dans quel but? Et l’acheter de qui?Voilà autant de questions qui mériteraient une réponse éclairée. Difficile à croire qu’après des mois et des mois de tataouinage, on ne soit pas plus avancé.Il serait grand temps d’asseoir tout ce beau monde ensemble autour de la même table afin d’aligner quelques chiffres et des scénarios. Enfin presque tout le monde. Pas sûr que d’impliquer Jonathan Robin et le conseiller Barré soit une bonne chose. On sent un conflit de personnalités marqué entre ces deux individus.Tant et si bien que cette affaire pourrait bien aboutir en cour et à une décision qui permettrait au promoteur de démolir le couvent. C’est aussi ridicule que ça. Même que ce scénario circulerait allègrement autour de l’administration municipale.Mais revenons à la sauvegarde temporaire du couvent un instant.Pour être en mesure d’affirmer haut et fort que la Ville a bien fait de bloquer la démolition, il faut davantage qu’une étude patrimoniale de 67 pages commandée par la Ville. Il faut chiffrer l’acquisition, les coûts de reconversion et démêler l’imbroglio autour des liens entre la communauté religieuse et le Groupe Robin. Jusqu’à maintenant, le besoin de sauvegarde n’a pas été prouvé hors de tout doute considérant entre autres l’ampleur des richesses patrimoniales de Saint-Hyacinthe. Pas sûr qu’il n’y aura pas d’ici quelques années des interventions plus pertinentes à faire. Avant de dire qu’il ne faut pas démolir le couvent que les soeurs elles-mêmes condamnent, j’aurais bien aimé que l’on chiffre d’abord toute l’opération de sauvegarde.C’est en présentant des chiffres et un plan solide que l’on pourra obtenir ou non la bénédiction des Maskoutains. On ne peut pas les engager sur la foi d’un sondage de 1988 comme le fait Bernard Barré. Ce n’est pas sérieux.Mais l’idée du conseiller Beauregard qui veut loger à la Métairie le communautaire au lieu du culturel apparaît comme une révélation pleine de bon sens.Alléluia!

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