24 octobre 2019 - 13:42
Barré envoyé au tapis
Par: Rémi Léonard
En concédant la victoire, Bernard Barré a félicité ses adversaires pour la campagne respectueuse et remercié tous ceux qui lui ont donné un coup de main dans cette aventure. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

En concédant la victoire, Bernard Barré a félicité ses adversaires pour la campagne respectueuse et remercié tous ceux qui lui ont donné un coup de main dans cette aventure. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

C’est avec déception que le candidat conservateur Bernard Barré a reçu les résultats électoraux dans Saint-Hyacinthe-Bagot lundi soir, lui et son parti glissant jusqu’en quatrième place à la fin du dépouillement.

Avant même que le bloquiste Simon-Pierre Savard-Tremblay soit officiellement donné vainqueur, M. Barré a dû se résoudre à jeter l’éponge. « Les carottes sont cuites… On retourne dans l’opposition éternelle », a-t-il laissé tomber en se retournant vers les bénévoles et les membres de sa famille réunis à son local électoral.

Le conservateur aura finalement recueilli 14,4 % des voix, dépassant tout juste la barre des 8000 votes. C’est légèrement moins qu’en 2015, alors que Réjean Léveillé avait obtenu 16,8 %. Si on remonte en 2007, à sa dernière tentative sous la bannière conservatrice, Bernard Barré avait pourtant récolté 37,5 % des voix, terminant second. « J’ai reçu une bonne tape sur le nez, a-t-il reconnu lundi soir, mais ce n’est pas la première », a ajouté Bernard Barré avec philosophie.

Une opportunité ratée

Il croyait réellement aux chances de son parti de remporter l’élection fédérale, et conséquemment, à l’opportunité pour la circonscription d’avoir un représentant près du pouvoir. Bien sûr, c’était avant la poussée du Bloc en cours de campagne, une perception qui s’est réellement matérialisée le jour du scrutin. « Dès le premier débat des chefs, on a senti que ça a glissé » et les conservateurs ne sont jamais vraiment parvenus à renverser la tendance par la suite, a-t-il analysé.

Localement, Bernard Barré n’a toutefois aucun regret, ayant fait tout ce qu’il pouvait durant la campagne, qu’il a avoué être éreintante. Visiblement déçu, mais pas amer, il a parlé d’une « belle aventure », même s’il « n’entrevoit plus » de se porter à nouveau candidat à des élections fédérales ou provinciales.

« J’avais une belle vie avant la campagne et, maintenant, je retourne à ça », a-t-il commenté en évoquant le travail qui l’attend déjà avec le Groupe Yvon Michel. Il continuera bien sûr de représenter son quartier de La Providence au conseil municipal, une implication qu’il n’entend pas lâcher de sitôt. « Je suis toujours aussi allumé au municipal, mais je n’ai pas d’intérêt pour la mairie parce que j’ai déjà de l’influence comme conseiller » a-t-il toutefois précisé. À titre d’exemple, il entend continuer de pousser pour un cinquième pont au sud du territoire une fois que le tunnel Casavant sera complété.

En y réfléchissant un peu, Bernard Barré évoque qu’au fond, « c’est un peu un cadeau qu’on me fait [de ne pas être élu] parce que je me serais retrouvé dans l’opposition à Ottawa » avec l’élection d’un gouvernement libéral minoritaire. Le candidat a effectivement plaidé tout au long de la campagne pour sortir de l’opposition afin d’accéder à la table des décisions. Il aurait donc été assez ironique pour lui d’atterrir précisément… dans l’opposition officielle. Heureusement pour lui, il n’y a pas d’opposition à l’hôtel de ville de Saint-Hyacinthe.

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