L’entreprise à numéro, aussi connue sous le nom d’AgroDômes ou de Blockchain Data Center, a accepté de délaisser volontairement le terrain de 58 850 mètres carrés pour s’acquitter de sa dette. En 2019, l’entreprise avait acheté le terrain au prix de 1 000 000 $ et avait contracté une hypothèque du même montant auprès du prêteur privé Placements D.E.S.. La transaction s’était effectuée entre le Centre équestre Équi-Folie et l’entreprise à numéro, toutes deux dirigées par Benoît Laliberté.
En mai 2024, la créance s’élevait à 1 422 200,23 $. À ce moment, le prêteur privé avait publié un avis pour récupérer les sommes dues. La valeur du terrain et des bâtiments atteint 595 000 $ et passera à 810 900 $ au nouveau rôle d’évaluation qui entrera en vigueur en 2025.
Depuis l’ouverture des mines de cryptomonnaie, des entreprises ou des biens liés à M. Laliberté font face à des déboires avec différents créanciers. Deux hypothèques légales ont été enregistrées totalisant 145 282 $. La MRC des Maskoutains a aussi publié un préavis de défaut de paiement de taxes en 2023.
En parallèle, la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) poursuit ses démarches auprès de la Cour supérieure pour faire couper l’alimentation en électricité des mines de cryptomonnaie afin de faire cesser ce qu’elle considérait comme une activité commerciale non autorisée en zone agricole. AgroDômes exploitait une mine de cryptomonnaie permettant d’alimenter des serres sur une terre agricole. Une audience s’est tenue dans ce dossier le 26 septembre.
L’entreprise est toujours immatriculée au Registraire des entreprises. L’adresse demeurait la même. Les représentants d’AgroDômes n’avaient pas répondu à notre demande d’entrevue au moment de mettre sous presse.
Rappelons aussi que le Bureau des régisseurs a annulé les licences d’entrepreneur de construction de deux des entreprises de Benoît Laliberté en mai dernier. Entre autres, la Régie du bâtiment estime que la situation financière de M. Laliberté l’empêche de posséder des actifs au Québec ou de voir son nom être inscrit sur différents registres.
Note aux lecteurs : cet article est une version modifiée du texte original qui a été publié dans l’édition papier. Des présicions ont aussi été apportées dans l’édition papier du 21 novembre. Les voici :
Quelques précisions à propos d’un reportage que nous avons publié le 14 novembre concernant le délaissement volontaire d’un terrain abritant des mines de cryptomonnaie à Sainte-Marie-Madeleine. Cette décision concerne une entreprise liée à Benoît Laliberté, en l’occurrence AgroDômes. C’est cette entreprise, représentée par son président Simon Lamarche, qui a procédé au délaissement du terrain, avec toutes bâtisses érigées et portant notamment le numéro civique 1560, Petit Rang, à Sainte-Marie-Madeleine, en faveur du prêteur privé Placements D.E.S. Par ailleurs, s’il est vrai que le Bureau des régisseurs de la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) a annulé le 3 mai des licences de Bâtiments United Canada, une autre firme liée à M. Laliberté, cette décision a par la suite été annulée par le Tribunal administratif du travail le 28 août. Le dossier a donc été retourné à la RBQ pour un nouvel examen. En réplique, la RBQ a déposé un pourvoi en contrôle judiciaire et une demande de sursis devant la Cour supérieure du district de Bedford où elle cherche à faire annuler la décision du Tribunal administratif du travail rendue le 28 août. Cette requête était présentable le 16 octobre dernier, mais elle a été reportée.