Pendant un peu plus de dix ans, Bernard Lachance a été le responsable du développement des maîtres à la Fédération québécoise d’athlétisme (aujourd’hui appelée Athlétisme Québec). Et c’est en grande partie à lui que l’on doit le déploiement du volet des maîtres dans la province.
« On est partis pas mal de zéro pour essayer de bâtir quelque chose avec des athlètes qui s’intéressaient à ça. Bien souvent, les gens ne savaient pas que ça existait, de l’athlétisme pour les maîtres », relate-t-il en entrevue avec LE COURRIER.
Le Maskoutain s’était lui-même remis à la course à l’âge de 55 ans après avoir participé aux Jeux mondiaux des pompiers et des policiers. La piqûre de l’athlétisme a été instantanée. Mais après, il ne savait pas vers où se tourner pour faire d’autres compétitions.
« Il n’y avait rien pour les vétérans au niveau de la fédération du Québec. J’ai fait des démarches, mais la fédération n’était pas intéressée à ce moment. Je me suis donc affilié en Ontario comme athlète [parce qu’ils offraient un volet pour les maîtres] », raconte-t-il en expliquant que, contrairement aux épreuves de course sur route, les athlètes doivent être affiliés à une fédération pour s’inscrire à des compétitions d’athlétisme.
Un changement de garde à la fédération québécoise, en 2011, a cependant ouvert la porte à l’implantation d’un volet pour les maîtres. Le président qui venait d’arriver en poste, Laurent Godbout, avait déjà bien d’autres dossiers à gérer de son côté, mais il avait mentionné qu’il appuierait le projet si quelqu’un souhaitait s’en occuper.
« Finalement, je me suis retrouvé avec la job tout en faisant de la compétition », se remémore l’homme de 74 ans qui participe encore à ce jour à différentes compétitions en tant qu’athlète.
« Quand j’ai commencé, on était autour de 50 membres maîtres à la fédération. Là, on est rendu 237 membres. C’est peu encore à côté de l’Ontario et de la Colombie-Britannique, mais ça s’en vient », souligne-t-il.
Un bénévole dévoué
Pour Bernard Lachance, s’impliquer est une seconde nature. Il l’avait fait auprès du syndicat de son travail à l’époque ainsi que dans le soccer, autant à Saint- Hyacinthe qu’au sein de l’association régionale Richelieu-Yamaska, pendant de nombreuses années. Il a aussi été le président du Club athlétique de Saint- Hyacinthe au tournant des années 2010.
En plus d’être un bénévole dévoué, le Maskoutain est un athlète accompli. Il a notamment goûté au Championnat du monde des maîtres à quatre reprises – deux fois en plein air et deux fois à l’intérieur – entre 2014 et 2019.
À ce jour, Bernard Lachance détient les records provinciaux du 300 m haies à l’extérieur chez les 70-74 ans et celui du 50 m haies à l’intérieur dans le même groupe d’âge. Il a aussi les records du 200 m et du 400 m sur piste à l’extérieur chez les 65-69 ans.
« Mais les jeunes poussent, lance-t-il lorsqu’on fait ce recensement avec lui. Il y en a un de 68 ans qui va sûrement battre un de mes records bientôt. Les records sont faits pour être battus de toute façon. »
Parlant des records, Bernard Lachance a profité de son mandat à la fédération pour dresser le livre des records du Québec pour les maîtres, qui n’avait jamais vraiment été établi. Un véritable travail de moine, il va sans dire, mais dont il tire une grande fierté.
Il y a deux ans, Bernard Lachance a donné le relais à Denis Laflamme pour occuper le rôle de responsable du développement des maîtres à Athlétisme Québec, mais il continue toujours de donner un coup de main lorsqu’il le peut.
Hormis la pause forcée qu’il vient de traverser à la suite d’une opération pour soigner une hernie, le Maskoutain continue également de s’entraîner environ quatre fois par semaine, été comme hiver. Ne soyez d’ailleurs pas surpris si vous le croisez dans le sentier à côté de chez lui en train de se pratiquer avec ses haies.