LE COURRIER a rencontré le gérant de l’équipe, André Smith, qui accepte difficilement la descente aux enfers du club qu’il avait mis sur pied. Au-delà du piètre rendement de sept victoires et 23 défaites — dont plusieurs par blanchissage — que les Maskoutains ont affiché, et de leur exclusion des séries éliminatoires, c’est surtout l’attitude nonchalante de plusieurs de ses troupiers et leur manque de sérieux que retient André Smith.
« J’ai consacré beaucoup de temps et d’énergie ces dernières années afin de bâtir une équipe compétitive et capable d’offrir un bon spectacle aux amateurs de baseball de la région. De voir qu’aujourd’hui, les Dodgers sont devenus la risée de la ligue, c’est dur à prendre », admet-il.Après seulement huit matchs, voyant que l’équipe n’allait nulle part, quelques vétérans des Dodgers se sont concertés et ont demandé à ce que le personnel d’entraîneurs demeure à l’extérieur de l’enclos pendant les rencontres. C’est de cette façon que les Maskoutains ont joué leurs 25 dernières parties, mais les résultats n’ont pas été plus reluisants.« Ils ont insisté pour que les coachs ne soient pas présents sur le banc, sauf que personne n’a pris en charge la planification des matchs. Le baseball est un sport stratégique. Avec les joueurs aux commandes, c’était du chacun pour soi. Vu des estrades, c’était un véritable cirque auquel on ne devrait pas assister dans une ligue de ce calibre. En ce sens, nous avons des excuses à présenter à nos commanditaires et aux spectateurs, qui ont continué de venir en grand nombre aux matchs locaux malgré nos déboires », affirme le gérant des Dodgers.Lors de leur dernière joute, à la fin août — alors qu’ils avaient une ultime chance de se qualifier pour la première ronde des éliminatoires —, les Dodgers ont peiné à aligner les neuf joueurs réglementaires. Écrasés par la marque de 7-0 à Granby, quelques joueurs ont agi de façon irrespectueuse. Au total, cinq suspensions ont découlé de l’incident.« Certains ont cru bon de passer leur frustration sur le travail des arbitres. Ils se sont donnés en spectacle. C’était un comportement antisportif qui n’a fait que nuire encore plus à la réputation peu envieuse que les Dodgers avaient déjà à travers la ligue. »
Que réserve l’avenir?
Malgré l’été de misère que lui a fait vivre l’édition 2012 des Dodgers, André Smith n’abandonne pas l’idée d’un retour avec un nouveau noyau de joueurs l’an prochain.
« J’ai trop investi de moi-même pour que ça se termine ainsi. Ça ne sera pas nécessairement facile de dénicher du talent local en quantité suffisante pour monter un club compétitif, mais c’est le défi que je me donne », avance-t-il.La possibilité d’une fusion avec les Guerriers de Granby a aussi été évoquée dans les derniers mois. Avant d’unir leurs forces sous un seul et même nom, les deux formations montérégiennes devront recevoir le feu vert des décideurs de Baseball Québec.« Il y aurait une équipe de réserve de calibre junior BB, et le club principal en niveau AA. Les matchs locaux des deux équipes seraient disputés en alternance à Saint-Hyacinthe et à Granby », précise André Smith, qui compte bien démontrer la faisabilité de son projet.