Techniquement, quand on résume les faits, le dévoilement fait par BMW n’a rien de si exceptionnel. Le constructeur germanique ne fait que dévoiler un autre modèle de voiture totalement électrique, la i3, qui fera son apparition sur les routes du monde au deuxième quart de l’année 2014.
Et sous le capot, un rouage électrique éprouvé, capable d’une autonomie de 160 kilomètres, un peu à l’image de ses rivaux dans ce domaine. Jusque-là, et ainsi exprimé, rien de nouveau. La véritable nouveauté provient cependant du mode de construction et de tout le programme de mobilité électrique mis de l’avant par la compagnie.
Construire vert
La mission que s’est donnée BMW, c’est de produire un véhicule à émissions zéro. Et non seulement dans l’usage, mais aussi idéalement dans l’utilisation et la fabrication. Le résultat est une chaîne de production remarquablement écologique, à laquelle contribuent toutes les composantes.
Par exemple, la base même du châssis de la nouvelle i3 (et de la spectaculaire i8 que l’on verra l’an prochain), est composée d’aluminium et de fibre de carbone, ce qui fait de la BMW électrique la première voiture à production de masse à utiliser ce procédé. À moins, bien entendu, que vous ne pensiez qu’une Lamborghini est une voiture de production de masse. Le résultat, développé conjointement avec Boeing notamment, est une voiture plus légère, plus résistante et à la durée de vie quasi infinie puisque totalement insensible à la moindre trace de corrosion. Et la fabrication même de la fibre de carbone est soumise aux règles les plus strictes en matière de consommation d’énergie, avec une usine de l’Ouest américain alimentée uniquement avec de l’hydroélectricité. Le matériau prendra ensuite le chemin de Leipzig, en Allemagne, où la chaîne complète de production est entièrement alimentée en électricité par d’immenses éoliennes voisines. Et parce que la plupart des composantes ne sont pas pressées, mais injectées, les besoins électriques sont moins grands, les résidus facilement recyclables, et l’espace nécessaire à la fabrication moins imposant. Tout le système électrique embarqué permet d’atteindre une puissance équivalente à 170 chevaux, et une vitesse de 0 à 100 km à l’heure en moins de 7,2 secondes. Quant à la voiture elle-même, son design est unique. Il faut dire que les designers n’étaient pas limités par le rouage à essence traditionnel. La silhouette est un peu carrée, mais charmante malgré tout. Seule la partie arrière, aplatie pour éviter toute turbulence, donne une sensation un peu moins agréable. L’habitacle est moderne et bien équipé : grand écran tactile, système multimédia, tout y est. L’espace aussi puisque malgré sa taille réduite, la i3 propose un cockpit aussi vaste qu’une BMW série 3. Quant au système de navigation, il affiche aussi les bornes de recharge, et aux États-Unis du moins, signalera même celles qui sont déjà occupées!
Finie l’angoisse?
Par son programme 360 électrique, BMW tente aussi d’annuler le sentiment d’angoisse et d’anxiété qui affecte souvent les conducteurs de voitures électriques. Ainsi, un service d’assistance routière sera disponible pour les propriétaires de i. Et ceux qui souhaiteront aller voir leur famille à distance plus raisonnable, BMW s’engage à prêter une voiture à essence traditionnelle.
« C’est un immense pas vers l’avenir. La i3 et la i8 sont la preuve que nous offrons beaucoup plus qu’une technologie, mais aussi tout un état d’esprit. Et sachez qu’entre i3 et i8, il y a encore beaucoup d’espace, ce qui laisse présager des développements futurs », a conclu le président de BMW Canada, Eduardo Villaverde. Reste maintenant à tester la voiture sur la route, ce qui ne sera possible que dans quelques mois.