L’an dernier, Bruno-Pierre Houle a connu sa première expérience à Cannes à titre de directeur artistique du court métrage Chef de meute, signé par Chloé Robichaud. Cette année, l’expérience a monté d’un cran alors que l’équipe de production de Sarah préfère la course, dont la plupart des membres sont âgés de moins de 30 ans, s’est déplacée pour la nomination de son tout premier long métrage.
« C’est rare pour une équipe de cet âge qui n’a jamais fait de long métrage de se rendre à Cannes », affirme Bruno-Pierre Houle. « Quand Chloé et Fanny-Lord [Malo], la productrice, m’ont appelé pour m’annoncer la nouvelle, je pleurais de joie, poursuit le directeur artistique. On ne s’attendait pas à cela. D’autant plus qu’il s’agit d’une catégorie assez prestigieuse. C’est un rêve que l’on vit habituellement en pensant que cela pourrait arriver dans 20 ans, mais qui se produit maintenant. C’est un très beau cadeau! »
Ovation à Cannes
La nomination d’un film à Cannes est une récompense en soi. Ne serait-ce que pour la promotion qui en découle. Mais le sprint d’émotions ne s’est pas arrêté là pour l’équipe de production qui a eu droit à une ovation après la présentation du film.
« Les réactions ont été très positives, raconte Bruno-Pierre Houle. À la fin de la représentation, l’éclairage s’est dirigé vers nous et les gens se sont mis à applaudir, suivi d’une ovation. C’était un moment vraiment bizarre! On ne s’attendait pas à cela. C’était émotif. Une autre cerise sur le gâteau. » À peine deux semaines suivant la grande clôture du Festival de Cannes, ce fut au tour de Montréal de voir en primeur l’oeuvre de Chloé Robichaud. Rencontré au lendemain de la première, Bruno-Pierre Houle se remémorait encore à vif les commentaires émis par les invités.« Les gens ont eu l’air d’aimer le film à en croire les commentaires et les courriels que j’ai reçus en soirée. Je me dis que s’ils ont pris la peine de m’écrire, c’est sûrement parce qu’ils ont apprécié », dit-il. Somme toute, Sarah préfère la course sera un projet qui suivra longtemps le jeune directeur artistique qui a amorcé ses études en Cinéma au Cégep de Saint-Hyacinthe. Actuellement étudiant dans le cadre d’un baccalauréat en scénographie, celui-ci préfère toutefois avancer un jour à la fois au lieu de rêver aux occasions qui pourraient éventuellement s’offrir à lui. « J’ai encore l’impression d’être étudiant, de grandir. Le film est un beau projet auquel j’ai eu l’occasion de participer. J’ai fait un truc dont les gens auront entendu parler avant même de me rencontrer. Cela me donne une forme de crédibilité, c’est certain. Mais je crois avoir encore beaucoup à apprendre », conclut-il.