23 juin 2022 - 07:00
Bonduelle : des négociations exclusives et québécoises
Par: Sarah Villemaire
C’est à la fin de l’année 2021 que la direction de Bonduelle Amériques a annoncé la vente de ses 13 usines américaines et canadiennes, dont celle établie à Saint-Denis-sur-Richelieu. Photothèque | Le Courrier ©

C’est à la fin de l’année 2021 que la direction de Bonduelle Amériques a annoncé la vente de ses 13 usines américaines et canadiennes, dont celle établie à Saint-Denis-sur-Richelieu. Photothèque | Le Courrier ©

La filiale nord-américaine du géant français Bonduelle pourrait prochainement passer aux mains d’investisseurs québécois. Des négociations exclusives sont en cours entre cette dernière, le Fonds de solidarité FTQ et la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) dans le but de céder, à parts égales entre ces investisseurs institutionnels, 65 % de Bonduelle Americas Long Life (BALL).

Bonduelle en a fait l’annonce par voie de communiqué au mois de mai. L’entreprise au chiffre d’affaires de 943 M$ pour l’année 2020-2021 avait évoqué la mise en vente de ses usines en Amérique du Nord, dont celle de Saint-Denis-sur-Richelieu, en décembre 2021.

Le géant spécialisé dans la transformation et la commercialisation de légumes en conserve surgelés souhaitait prendre un pas de recul dans le domaine nord-américain tout en offrant la chance à des investisseurs nationaux de prendre le relais.

« L’entrée au capital du Fonds de solidarité FTQ et de la CDPQ permettront à BALL de poursuivre son développement dans un marché nord-américain en constante consolidation et de financer ses investissements de croissance et de rentabilité, sans nouvelles allocations de ressources par le Groupe Bonduelle, celui-ci bénéficiant à terme, en tant qu’actionnaire minoritaire, de la création de valeur de cette activité à concurrence de 35 % », a déclaré dans le communiqué Guillaume Debrosse, directeur général du Groupe Bonduelle.

Du côté de Saint-Denis-sur-Richelieu, le maire de la Municipalité, Jean-Marc Bousquet, se dit satisfait de la tournure des événements. « C’est un très bon dénouement, car ça aurait été malheureux de voir cette filière vendue à des investisseurs étrangers. Ça correspond parfaitement à ce que le gouvernement essaie de mettre en place depuis le début de la pandémie en prônant les compagnies de proximité et en encourageant la souveraineté alimentaire. Bonduelle permet de nourrir et de faire travailler les gens d’ici et il faut en être fier », précise le maire Bousquet.

Malgré l’incertitude entourant la vente des parts de Bonduelle sur le continent, l’inquiétude ne semble pas avoir pris le dessus sur les Dionysiens. « J’aurais été étonné que l’usine de Saint-Denis-sur-Richelieu ferme ses portes alors que la bâtisse a été rénovée et agrandie ces dernières années. C’est impensable qu’un territoire composé de 96 % de terres agricoles comme le nôtre ne soit pas capable d’avoir une industrie qui alimente le Québec », conclut M. Bousquet.

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