Les révélations entourant la publication d’une photo de Justin Trudeau déguisé en Aladdin avec le visage maquillé en brun lors d’une fête tenue en 2001 dans une école de Colombie-Britannique où il enseignait à l’époque ont mis le premier ministre dans l’embarras, l’incitant à se confondre en excuses sur toutes les tribunes.
La controverse du brownface a rapidement fait le tour du monde et alimenté tout ce qui existe de chroniqueurs d’un océan à l’autre au Canada. Dans le comté de Saint-Hyacinthe-Bagot, les principaux candidats ont été appelés à se prononcer sur cette histoire par LE COURRIER. Et personne n’a condamné Justin Trudeau, outre le candidat conservateur Bernard Barré qui n’a pas caché sa déception.
« Ce qui est décevant avec Justin Trudeau, c’est qu’il avait 29 ans quand il a fait ça et qu’il est issu d’un milieu politisé. Il aurait dû être conscient [de la portée de son geste], surtout quand on apprend qu’il était le seul déguisé à cette fête. C’est une erreur de jugement assez délicate. Pour l’image du Canada à l’étranger, ce n’est pas très bon. Mais c’est en quelque sorte la continuation de son voyage en Inde où il nous a fait honte. C’est un gars de théâtre, il est toujours en représentation », constate M. Barré.
Le candidat du Parti libéral du Canada, René Vincelette, s’est sans surprise porté à la défense de son chef. Celui-ci a dit trouver cette saga « aberrante ».
« Nous sommes en train de juger en 2019 quelque chose qui s’est passé il y a presque 20 ans. Nous sommes en élections. Nous ne devrions pas nous poser la question à savoir si le costume était approprié ou non. Nous devrions plutôt débattre de vraies questions, comme le logement abordable ou la pénurie de main-d’œuvre. Accuser Justin Trudeau de racisme, cela n’a aucun sens », a tonné le candidat libéral.
Chez ses autres adversaires, les réactions vont de l’indifférence à l’insignifiance. « Une seule personne jusqu’ici m’a parlé de ça dans le comté, alors ce n’est pas une grosse préoccupation, croit Brigitte Sansoucy, la députée sortante du NPD. Cette histoire a peut-être blessé des gens et c’est ce qui est dommage. Cela risque aussi d’alimenter le cynisme à l’égard des politiciens. Si cette histoire colle à la peau du premier ministre jusqu’à la fin de la campagne, il y aura vraiment un problème. »
Du côté du Bloc québécois, Simon-Pierre Savard-Tremblay a rapidement passé l’éponge. « Je ne vois pas de scandale là, dit-il. Justin Trudeau a bien des défauts, mais il n’est pas raciste. Mais ce n’est pas la première fois qu’il a l’air fou en se déguisant. »
Chez les Verts, Sabrina Huet-Côté se disait ambivalente. « Je ne suis pas prête à condamner le geste à 100 %, mais en même temps, j’éprouve un petit malaise au niveau de la compréhension du premier ministre. Mais on a assez parlé de ça, une journée c’était déjà trop. Il devrait y avoir bien d’autres préoccupations sur notre radar. »
Avec la contribution de Jean-Luc Lorry