23 février 2023 - 07:01
carte blanche
Brûler la neige
Par: Christian Vanasse
Christian Willie Vanasse

Christian Willie Vanasse


Connaissez-vous l’idée géniale des propriétaires du centre commercial Place Versailles à Montréal pour nettoyer leur stationnement de 4000 places l’hiver? Brûler la neige. Ben oui. L’envoyer dans une grande « piscine » avec des brûleurs au gaz et pfouit, les vilains flocons retournent d’où ils étaient venus dans une grande brume salvatrice. C’est l’idée du siècle depuis l’arrosage de l’asphalte de son entrée de cour.

En pleine crise climatique alors qu’on cherche des solutions pour diminuer les gaz à effet de serre, qu’on tente par tous les moyens de réduire notre consommation d’énergie et d’éviter le point de non-retour au-delà duquel les scientifiques nous préviennent depuis au moins 50 ans que la survie même de l’Humanité serait menacée… les propriétaires d’un centre commercial disent fièrement : « Nous autres, on brûle la neige. » L’été, vont-ils combattre la pluie au lance-flammes?

On rappelle, pour ceux et celles qui ont fini leur maternelle, que la neige… ça fond. Mais pour les proprios, une montagne de neige brune et noire fondant tranquillement dans le stationnement « ça fait pas beau ». Premièrement, de la neige pleine d’huile et de pétrole, pas sûr que c’est ben plus beau de la brûler. Ensuite, toute justification esthétique venant d’un endroit comme la Place Versailles devrait nous laisser perplexes. Et ce qui est encore moins beau, c’est le symbole. 200 000 ans d’évolution pour en arriver à brûler du gaz pour que des chars à gaz aient un stationnement sec à l’année!

Sur le Titanic, ces champions du cerveau auraient fait des trous dans la coque pour que le bateau coule AVANT de frapper l’iceberg en se trouvant ben smattes.

Le pire, c’est qu’ils veulent vendre leur système à d’autres villes. Si jamais Saint-Hyacinthe s’y intéresse, je jure de faire des bancs de neige des aires protégées!

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