Alors que l’aîné s’impose par ses dimensions (on pense ici au Buick Enclave), et que le cadet joue les trouble-fête avec sa conduite plus dynamique (et ici, c’est le Buick Encore GX), le Buick Envision affiche le calme sans éclat de l’enfant tranquille. Il n’est ni spectaculaire ni mal né, simplement d’une personnalité sans histoire. En fait, le Buick Envision, c’est le personnage vêtu de neige devant un mur beige; il ne jure pas, mais se fait rapidement oublier.

En gros, le Buick Envision ne sait pas exactement à quel saint se vouer. Il s’agit d’un VUS à deux rangées qui offre un look somme toute assez raffiné, et nettement plus de luxe que beaucoup de ses rivaux de la même catégorie, comme le VW Tiguan par exemple. Mais il n’est pas exactement à la hauteur de véritables véhicules de luxe, comme le Volvo XC60 qu’il se targue de pouvoir concurrencer. Il n’en affiche pas le même prix non plus, ce qui le rend effectivement plus compétitif.

Dynamique malgré tout

Évidemment, on ne parle pas ici d’un véhicule trop sportif. Sous le capot, un moteur 4 cylindres 2,0 litres turbo de 228 chevaux et de 258 livres-pied de couple, marié à une boîte automatique à 9 vitesses avec rouage intégral en option.

Ce genre de mécanique est tout de même surprenant. Il se permet des 0-100 km/h en 7,7 secondes à peine, ce qui est plutôt intéressant. Chose étonnante cependant, jamais la sensation de conduite ne laisse croire à une telle vélocité. On a plutôt la sensation d’un mouvement lent, voire poussif, gracieuseté d’une direction peu communicative.

Les suspensions font le travail, mais sans plus. En gros, n’essayez pas de conduire avec un peu d’enthousiasme le Buick Envision, car vous serez définitivement déçu. Vous le ferez toutefois en tout confort puisque le roulis du VUS est bien contrôlé dans toutes les conditions. En résumé, le Buick Envision fait bien les choses, mais sans susciter la passion.

On aurait aimé, je l’avoue, un peu plus de sensations de conduite. Quand on le compare, le VUS Envision donne en effet l’impression d’être un peu comme ces anciennes versions de Buick qui plaisaient davantage aux conducteurs, disons plus sages, qu’aux conducteurs plus enthousiastes.

Il faut tout de même souligner les bons côtés du véhicule, le premier représentant de GM assemblé en Chine par ailleurs. L’assemblage est bien fait, et la liste d’équipements est bien assez longue pour plaire aux plus exigeants.

L’aménagement intérieur présente une ergonomie intéressante, bien que l’écran central semble un peu décalé, même si on a revu le système d’infodivertissement pour 2024. On s’y fait rapidement et on peut aisément utiliser les commandes de confort et de divertissement. On apprécie aussi la sécurité du modèle, doté notamment d’avertisseur de trafic transversal, un outil indispensable sur une rue comme la mienne où la circulation abonde, et pas toujours de conducteurs courtois. Il faut donc être vigilant pour une sortie de cour sécuritaire ou se fier à la technologie plutôt bien faite de GM.

Quant à la conduite elle-même, elle est correcte, mais n’a rien d’exceptionnel. En fait, j’ai de beaucoup préféré l’enthousiasme plus juvénile du Encore GX que celui un peu ampoulé du Buick Envision.

La réalité, c’est qu’il est difficile de lui trouver des défauts éclatants. Un peu comme il est ardu de lui trouver des qualités étincelantes. En gros, le Buick Envision est un bon véhicule, sans histoire et sans vague.

Un seul choix de moteur, traction intégrale ou non, il n’y a rien de bien distinctif. Oui, la version Avenir propose un peu plus de luxe, incluant notamment des sièges massants, mais encore une fois, pas d’extravagance.

Si on devait résumer le Buick Envision, on pourrait se contenter de dire qu’il s’agit d’un bon véhicule. Un peu comme une plante en pot, qui s’exprimerait beaucoup mieux dans la nature.