27 juin 2013 - 00:00
CAG : le mot de la fin
Par: Martin Bourassa

Nous y voila. Il faudra dans quelques heures à peine se résoudre à tirer un trait définitif sur 200 ans d’histoire, alors que le rideau tombera net fret sec sur les activités administratives du Collège Antoine-Girouard (CAG).

C’est triste pour Saint-Hyacinthe et l’ensemble du Québec. Il s’agit d’une conclusion que personne n’aurait soupçonnée il y a quelques mois à peine, du moins en dehors d’un cercle très restreint d’initiés. Et encore.Toutes les tentatives de sauvetage initiées ce printemps ont échoué.D’abord celle de la Commission scolaire de Saint-Hyacinthe (CSSH), puis celle lancée en désespoir de cause par une poignée d’enseignants du CAG et de sympathisants.Une relance qui aurait pris la forme d’une coopérative. Faute de temps, de moyens et de collaboration, cette ultime tentative a échoué. C’était tellement prévisible.Oui, il était malheureusement écrit dans le ciel que ce projet de coopérative ne pourrait réussir. Après la Commission scolaire qui croyait possible de relancer le collège sans remous syndical, ce fut au tour des promoteurs de cette coopérative de faire un excès de naïveté en croyant pouvoir réunir toutes les conditions gagnantes pour une poursuite des activités en septembre prochain. Mais l’idée d’une relance pour la rentrée 2014 aurait été à peine plus réaliste vu la tournure des événements.Les promoteurs ont tout simplement sous-estimé le degré de détachement du Séminaire à l’endroit du collège. La direction et les administrateurs actuels du CAG avaient fait la même erreur stratégique avant eux. Une erreur qui s’est ajoutée à toutes celles qui ont conduit inexorablement au déclin de cette institution.Il est acquis depuis quelques mois déjà, sinon plus, que la direction du Séminaire de Saint-Hyacinthe n’est plus intéressée à soutenir financièrement, ni même moralement, une institution d’enseignement qui ne soit pas confessionnelle.Point de religion au programme, point de salut pour ceux qui comptent sur l’argent et la sympathie du Séminaire pour soutenir un projet éducatif déficitaire.Et point d’entente avec le Séminaire pour la location des locaux, point de poursuite des activités d’enseignement à l’intérieur du collège à l’automne ou l’an prochain.Le (pauvre) Séminaire aura finalement opté pour la solution la plus lucrative pour lui à long terme, soit la location de ses gymnases à la Ville de Saint-Hyacinthe et la CSSH. Et il n’est pas dit que cette première entente ne débouchera pas sur une autre avec la CSSH concernant la location des locaux de classes quand toute la poussière sera retombée sur cette triste saga. Une saga qui aura profité à la CSSH.Elle met la main sur des installations sportives de qualité et règle un problème criant pour l’école secondaire Fadette, récupère une partie de la clientèle du privé, et ce, sans avoir à composer avec le personnel syndiqué qui va avec.Mieux, le Séminaire vient de se trouver une source de financement à long terme et des paiements garantis, beau temps, mauvais temps, par le gouvernement du Québec. Et tout cela avec un locataire qui ne viendra plus cogner à sa porte au moindre pépin.Le malheur des uns fait décidément le bonheur de bien du monde.

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