Je ne vous parlerai pas de hockey, ou si peu, mais de textile. Suivez le fil de mon raisonnement. Samedi débutera la série finale de la Ligue nationale de hockey (LNH), opposant les Panthers de la Floride aux Oilers d’Edmonton. Au terme de cette série, on présentera la Coupe Stanley aux vainqueurs, mais aussi… des casquettes avec le nom des gagnants dessus. Mais attention, pas que les joueurs. Des milliers de vêtements promotionnels seront aussi mis en vente le soir même par les franchises pour les fans de l’équipe championne. Parfois jusqu’à 15 000 items comprenant casquettes, chandails et hoodies.

Or, pour réaliser ce petit miracle de marketing filmé en direct, il faut que la LNH ait imprimé deux kits, et ce, bien avant que la série ne soit conclue. Donc, actuellement, deux piles de boîtes remplies de guenilles attendent dans un entrepôt qu’un gagnant soit connu. Le moment venu, on ouvrira une pile et on en distribuera le contenu. Quant aux boîtes des perdants, elles seront tout bêtement… détruites.

Pourtant, le football (NFL) et le baseball (MLB) envoient les boîtes des perdants à des œuvres de charité aux États-Unis ou à travers le monde. C’est ainsi qu’au Salvador, des enfants portent fièrement les couleurs des Cards de l’Arizona, champions du Super Bowl XLIII, ou qu’en Haïti, on peut trouver des casquettes des Dodgers de Los Angeles, champions de la Série mondiale de 2018.

Mais par une logique qui nous échappe, la LNH détruit inutilement chaque année des dizaines de milliers de vêtements neufs. Et moi, chaque année, je prie secrètement pour que quelqu’un, un jour, ait pu sauver une de ces boîtes de la destruction. Pour que quelque part, dans le monde, il puisse exister une casquette portant fièrement : Canadien de Montréal, champions de la Coupe Stanley 2021.