25 août 2022 - 07:00
carte blanche
Caravane
Par: Christian Vanasse
Christian Willie Vanasse

Christian Willie Vanasse


Dans le cadre de mon travail, il m’arrive de faire de la tournée et, ces temps-ci, ça se passe dans l’Est du Québec à travers le Bas-du-Fleuve, la Baie-des-Chaleurs, la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine. En juillet, rencontrer des spectateurs à Matane, Petite-Vallée et Havre-Aubert aurait été autrement plus fou, mais à la fin août… c’est un peu comme faire du speed-dating dans un bar à trois heures moins quart.

Nous sommes employés à divertir les derniers publics disponibles. Comme touriste, ce serait toutes de magnifiques régions où prendre notre temps pour visiter et découvrir, mais comme travailleur, c’est une autre histoire. Un autre regard. Je suis dans un autre espace-temps. Un espace où le temps est compté puisqu’il est de l’argent.

Mais surtout, comme à cette période de l’année nous faisons le chemin inverse des voyageurs, nous croisons des caravanes de Caravan qui reviennent de vacances. Nous descendons le fleuve alors que d’autres le remontent.

Notre voyage nous conduit à visiter des régions jusque-là vivantes, mais qui tomberont bientôt en dormance au fur et à mesure que se retire la marée de touristes. D’ici quelque temps, il n’y aura plus personne portant fièrement un t-shirt souvenir de Carleton, un sac banane et des gougounes pour acheter des pots de confitures à 15 $ ou mettre fièrement leur guédille au crabe sur Instagram.

Bientôt, le restaurant va fermer de bonne heure, les caisses enregistreuses deviendront silencieuses et les pancartes « Bienvenue » seront remplacées par des « À la saison prochaine ».

L’agitation a fait ses valises et est repartie vers la ville. Le calme reprend sa place au village. Et le retour prochain des étudiants à l’école laissera bientôt place à un silence assourdissant jusqu’au printemps.

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