15 juillet 2021 - 07:00
Carte blanche à Rosalie Vaillancourt
Par: Maxime Prévost Durand
Rosalie Vaillancourt animera une des Soirées Carte blanche de Juste pour rire, le 21 juillet, une première dans sa jeune carrière.
Photo Mélissa St-Arnauld

Rosalie Vaillancourt animera une des Soirées Carte blanche de Juste pour rire, le 21 juillet, une première dans sa jeune carrière. Photo Mélissa St-Arnauld

« Je suis la première personne qui anime un gala Juste pour rire et qui vient de Saint-Hyacinthe, je pense », lance avec fierté l’humoriste Rosalie Vaillancourt, en entrevue téléphonique avec LE COURRIER. « Et je suis la quatrième femme à animer [un gala] aussi. »

Du haut de ses 28 ans, la Maskoutaine s’est vu confier l’animation de l’une des Soirées Carte blanche à Juste pour rire. Une première dans sa jeune carrière. C’est le mercredi 21 juillet que ça se passera alors qu’elle présentera deux galas à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des arts, à Montréal.

« Je n’en reviens pas, avoue-t-elle au bout du fil, un peu plus d’une semaine avant le grand jour. Je me disais qu’avant d’avoir 30 ans, j’allais sûrement en faire un, mais en même temps, ce n’était pas un rêve pour moi. Je n’ai jamais regardé des galas quand j’étais petite. J’écoutais plus des sketchs ou des émissions de télé. Mais quand je me suis mise à en regarder, j’ai vraiment aimé ça. J’en ai déjà fait aussi [trois fois comme invitée]. C’est quand même difficile de faire des galas, mais quand c’est le tien, je pense que c’est plus facile parce que c’est ton public qui vient. C’est un accomplissement aussi pour moi. Ça montre que je suis rendue à une autre place. »

Outre Rosalie Vaillancourt, les autres Soirées Carte blanche seront animées par Laurent Paquin, Simon Gouache et l’improbable duo de Jean-Thomas Jobin et Rita Baga.

Ce sont les gens de Juste pour rire eux-mêmes qui ont approché la Maskoutaine pour lui proposer d’animer un gala. « Vu que j’avais fait des dénonciations [sur les inconduites sexuelles] cette année, je pensais que Juste pour rire m’appelait pour me demander quel humoriste ne pas prendre pour être sûr de ne pas avoir à refaire les affiches », dit-elle en demi-blague.

Finalement, le metteur en scène l’a plutôt invitée à partager sa vision d’un gala, puis à la suite de discussions avec le diffuseur Noovo, elle a reçu la confirmation qu’elle animerait un gala.

« J’avais fait des chroniques à La semaine des 4 Julie toute l’année [sur les ondes de Noovo]. Au moins, je ne suis pas allée faire la folle à la télé pour ensuite me faire dire non pour mon gala (rires). »

Un gala à son image

Pour cette première animation de gala, Rosalie Vaillancourt proposera un gala à son image, entourée de plusieurs de ses amis.

« Je voulais faire un gala un peu comme dans le temps, avec moins de sketchs, moins d’apparitions de plein d’affaires. Je ne voulais pas faire de thématique non plus, même si j’en fais dans plein d’autres de mes projets. Je voulais juste des numéros d’humour », soutient-elle.

Parmi ses invités, sa fidèle alliée Katherine Levac montera notamment sur scène avec elle pour un numéro sur la grossesse. « Je dis à quel point elle me surpasse toujours. Elle est enceinte de jumeaux en ce moment. On s’était promis qu’on allait tomber enceintes en même temps… »

La nouvelle garde de l’humour sera bien représentée avec les apparitions de Catherine Éthier, Simon Delisle, Virginie Fortin, Michelle Desrochers, Charles Pellerin et Anas Hassouna, entre autres, mais des invités surprenants seront aussi de la partie comme Emmanuel Bilodeau et Daniel Lemire. « Je trouvais ça important que ça couvre tous les publics, pas juste les jeunes ou les plus vieux », souligne Rosalie.

À travers ses deux galas, celle qui a diplômé de l’École nationale de l’humour il y a à peine six ans montrera son côté « bad ass, mais aussi intelligent et punché ». Elle abordera autant des sujets personnels que plus délicats.

« Il y a un numéro sur les agressions sexuelles et le fait d’être une femme. C’est plus délicat, on l’a réécrit quatre fois du début à la fin, dit-elle. Maintenant, c’est rendu plus un numéro sur la différence homme/femme et comment les numéros [d’humour] faits dans les années 90 ne fonctionneraient plus maintenant. C’est un numéro vraiment important pour moi et j’ai l’impression d’avoir trouvé les mots que je voulais dire, même si parfois, c’est rough. Les gens vont voir un peu plus ce que je fais et à quel point mon humour est un peu rough… mais en restant bon enfant quand même. »

On se souviendra que Rosalie Vaillancourt avait pris la parole dans l’affaire Julien Lacroix, dénonçant les agissements d’inconduite sexuelle dont elle avait été témoin. « J’avais peur de perdre des contrats [en faisant cette sortie] et, finalement, tout s’est bien passé. C’est sûr que je suis passée à autre chose. Dans mon numéro, ce n’est pas vraiment de ça que je parle, précise-t-elle. Je parle des dénonciations en général, mais très rapidement parce que c’est plus un numéro sur les différences homme/femme. »

Dans un tout autre registre, elle ressortira également son personnage de Marie-Josée, caricature de la femme blanche d’âge mûr intolérante qu’elle avait créée pour un projet de court-métrage à Juste pour rire l’an dernier. « Je parodie des femmes qui me détestent, image Rosalie en riant. C’est le personnage le plus facile à faire pour moi. »

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