« Ce n’est pas une comédie typique d’été. Le niveau d’humour est assez fin et en dentelle », lance la comédienne Karine Gonthier-Hyndman en décrivant Le Prénom.
« C’est un drame qui, par la situation qui se présente, devient une comédie », ajoute celle que l’on pourra voir sur scène aux côtés de Mikhaïl Ahooja, Benoit Drouin-Germain, François-Xavier Dufour et Noémie O’Farrell.
Lors d’un banal souper de famille, un couple annonce le prénom qu’il souhaite donner à son futur enfant. Le choix ne fait toutefois pas l’unanimité et entraîne un choc des idées avant de faire place à des règlements de comptes, à des insultes lacérées et à un chaos comique.
Cette pièce, écrite par les auteurs français Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière, met justement en lumière la notion de débat, tout en frôlant la limite de l’absurde.
« Des fois, on se cherche juste une raison pour débattre, souligne Benoit Drouin-Germain. Est-ce que nos positions sont interchangeables sur un sujet? Peut-être. [Ça montre aussi] à quel point le débat peut devenir personnel et à quel point on peut se perdre là-dedans. »
« Et comment on peut être mal à l’aise de débattre au Québec, ajoute Noémie O’Farrell. La pièce est française à l’origine et j’imagine qu’elle est interprétée différemment [ici]. Pour nous, les Québécois, on a plus de difficulté d’être dans des joutes d’opinions comme ça. »
Sous le couvert du rire, les spectateurs seront tout de même confrontés à leurs valeurs à travers cette pièce.
« Qu’est-ce qui est acceptable au niveau de la société versus les choix personnels qu’on fait? Cette dualité-là est super intéressante. Il n’y a pas de réponse [à cette question] et c’est ce qui est intéressant avec cette pièce-là parce que les gens vont partir et vont pouvoir en débattre », affirme François-Xavier Dufour.
Le Prénom n’en est pas à sa première adaptation au Québec. L’œuvre, qui a aussi été portée au cinéma, avait été acclamée par plus de 70 000 spectateurs entre 2012 et 2015. Comme à l’époque, Serge Denoncourt en signe la mise en scène.
Cette nouvelle version, comprenant quelques références actualisées, compte sur une distribution entièrement renouvelée. Il y a d’ailleurs une franche camaraderie et une amitié sincère entre les cinq comédiens qui portent la pièce cet été.
« La distribution m’a charmée. Ce sont tous de bons acteurs et actrices », mentionne Noémie O’Farrell en parlant de ses collègues de scène.
Avec cette pièce, le Centre des arts Juliette-Lassonde souhaite développer une nouvelle tradition théâtrale à Saint-Hyacinthe en été. En collaboration avec la compagnie de production Les Agents Doubles, la salle maskoutaine se partage l’exclusivité de la pièce avec le Théâtre Desjardins de LaSalle et la Salle Odyssée de Gatineau. La première médiatique a eu lieu le 11 juillet à LaSalle.
Le Prénom sera à l’affiche au Centre des arts Juliette-Lassonde les jeudis, vendredis et samedis soir du 1er au 17 août. Des représentations seront aussi proposées en fin d’après-midi, à 16 h, les samedis 3 et 10 août.
