7 décembre 2023 - 03:00
Étude sur la circulation au centre-ville
Ce qu’elle ne dit pas
Par: Martin Bourassa
Martin Bourrassa

Martin Bourrassa

Que faut-il retenir de la plus récente étude réalisée à la demande de la Ville de Saint-Hyacinthe sur la circulation du secteur centre-ville? Qu’il faut prendre ces conclusions avec un grain de sel et éviter d’en tirer de grandes généralités, comme de prétendre qu’il est faux de dire qu’il y a un problème de stationnement au centre-ville.

Oui, mais l’étude indépendante conclut qu’il n’y a pas véritablement de problème de stationnement au centre-ville, que c’est une légende urbaine, diront ceux qui se réjouissent qu’une étude dite sérieuse pulvérise ce mythe tenace.

Il est en effet écrit noir sur blanc que les taux d’occupation actuels des 1081 cases de stationnements sur rue et hors rues au centre-ville sont acceptables.

Pour arriver à cette grande conclusion, on a procédé à deux jours de décomptes, le jeudi 25 mai et le vendredi 16 juin 2023, en prenant des relevés à quatre moments précis de la journée, soit à 7 h, à 9 h, à midi et à 18 h. Ces deux jours, il a été constaté que c’est à midi que le taux d’occupation est le plus élevé, aux environs de 75 %.

Ce coup de sonde est-il suffisant pour dire que tout va bien toujours dans le meilleur des mondes en matière de stationnement au centre-ville? Ce serait tordre la réalité un peu. Il serait plus prudent de dire que le taux d’occupation des stationnements était acceptable au centre-ville les 25 mai et 16 juin derniers.

Comme je le dis souvent, je ne suis pas un spécialiste de grand-chose et certainement pas de stationnement au centre-ville de Saint-Hyacinthe. Mais pour y travailler sans relâche depuis 20 ans, je crois que mes observations sont aussi bonnes et aussi pertinentes que celles de la firme qui a réalisé la récente étude.

Et j’offre mon analyse pour 2 $, le prix de ce journal. Pas pour 53 463 $. Une aubaine!

Règle générale, je confirme qu’il n’est pas trop difficile pour les travailleurs du centre-ville de s’y garer le matin en semaine. C’est même de plus en plus facile à mesure que les années passent, je dirais. Il faut savoir que des centaines de professionnels ont déserté le centre-ville ces dernières années, sans être remplacés. La fermeture du palais de justice pour encore plusieurs mois, le départ récent de la Banque CIBC et celui annoncé de la MRC des Maskoutains ne feront qu’améliorer la situation, même si le taux d’occupation des locaux commerciaux s’est amélioré depuis trois ans grâce au généreux programme de subventions déployé par la Ville. Il prend fin à la fin du mois.

En ce qui concerne le stationnement de la clientèle au centre-ville, le niveau de difficulté est à intensité variable. Il y a des moments et des endroits plus chauds que d’autres, tout spécialement autour du Centre des arts et sur la rue des Cascades elle-même. L’installation invasive des horodateurs a fait mal et je considère toujours que le centre-ville continue de faire les frais de cette situation, et ce, même si la Ville en a fait disparaître plusieurs ces dernières années. Le mal est durable.

L’étude 2023 suggère d’ailleurs d’en éliminer encore quelques-uns, bravo. Elle confirme aussi quelques évidences qui sautent aux yeux, à savoir qu’il y a deux intersections critiques dans le secteur, celle qui se trouve devant la caserne d’incendie et celle du tunnel de l’avenue Sainte-Anne, où il n’y a plus de rond-point depuis longtemps.

D’autres études seront nécessaires pour identifier des solutions et leurs impacts.

Parlant d’impact, il faut s’attendre à ce que la situation « acceptable » du stationnement au centre-ville se détériore de façon importante le jour où le complexe Biophilia, dont il est question dans nos pages cette semaine, se mettra en branle.

Il doit voir le jour dans le stationnement public voisin du Centre des arts. La construction ne sera pas sans impacts négatifs. Et ce sera encore plus critique si jamais le chantier de Groupe Sélection se remet en marche au même moment. Ces deux chantiers menés de front risquent de donner des maux de tête aux automobilistes et aux commerçants.

C’est écrit dans le ciel, pas besoin d’une étude à 53 463 $ pour comprendre cela.

En passant, l’étude de circulation a ratissé large, mais pas au point de suggérer la piétonnisation de la rue des Cascades. Ce sera pour une autre fois.

Ou pas.

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