Un incendie survenu dans les cuisines du commerce il y a quelques semaines a eu raison de l’enthousiasme et de la détermination de la propriétaire Esther Kouakou, qui peine à se remettre du choc.

« Je vis des moments assez difficiles. Au début, je croyais qu’il s’agirait d’une simple fermeture temporaire de mon commerce et que tout rentrerait dans l’ordre sachant qu’il n’y avait eu que des dommages limités. Rien de si alarmant. Malheureusement, la réalité est tout autre. Je me suis retrouvé face à de multiples factures à acquitter alors que mon commerce est fermé. Je dois me rendre à l’évidence. »

Ce sont les conséquences d’une fuite de gaz survenue il y a deux mois dans les cuisines du restaurant qui auront finalement causé sa perte. Le long processus de remise en état et de conformité des équipements lui a occasionné beaucoup de stress, signale Mme Kouakou.

Elle explique qu’une première inspection a été faite après avoir procédé aux réparations requises. L’inspecteur chargé de s’assurer que la situation avait été corrigée a tardé à donner le feu vert à la réouverture. « Les réparations ont pris plus de temps que prévu. Au début, on m’avait dit que cela serait fait après le temps des fêtes afin de pouvoir ouvrir au début janvier. Mais la liste des choses à faire et à régler ne cessait de s’allonger. Il y avait à chaque fois quelque chose qu’il fallait remanier. Je suis tellement découragée et je n’ai plus la force de continuer. »

Un effet boule de neige

Le monde de l’entrepreneuriat n’est pourtant nullement étranger à Mme Kouakou. Elle a déjà possédé et opéré plusieurs commerces auparavant et elle avait l’intention de multiplier ses acquisitions. Elle est d’ailleurs propriétaire d’une épicerie africaine située à côté de ce qui est maintenant son ancien restaurant.

L’Ivoirienne souhaite à présent vendre son restaurant puisqu’elle affirme avoir perdu tout goût pour le domaine de la restauration. « J’ai tout réglé maintenant et j’attends que les inspecteurs donnent leur approbation. J’avais déjà des soucis personnels et cet incident est comme la goutte qui a fait déborder le vase. Je compte vendre mon restaurant, car j’ai déjà trouvé l’acheteur. Le concept va demeurer le même sauf que je ne serai plus la propriétaire. Je suis vraiment éprouvée par ce qui s’est passé, je n’ai plus l’entrain et le courage que j’avais avant. Je préfère me concentrer sur la gestion de mon autre commerce. »

Pendant la brève période où elle a opéré son restaurant, elle n’a pas été épargnée par la pénurie de personnel, ce qui n’a fait que confirmer son désir de tirer un trait rapidement sur cette expérience.

« J’avais deux étudiants qui travaillaient avec moi cet été et, maintenant, ils ont regagné l’université. Le manque de personnel est un réel défi. D’ailleurs, plusieurs commerçants m’ont fait part de cette situation. C’est un frein majeur au développement du milieu entrepreneurial. J’avais tellement de nouveaux projets en tête, mais là, je suis vraiment découragée. Je dirais même que c’est surtout à cause de ça que j’ai décidé de mettre la clé dans la porte. »

Mme Kouakou dit avoir aussi renoncé à ouvrir un salon de coiffure, en raison du manque de main-d’œuvre.