7 mars 2024 - 03:00
Centre-ville : le pâté de maisons sera démoli
Par: Sarah-Eve Charland
Devant une trentaine de citoyens, le comité de démolition a autorisé la démolition d’un pâté de maisons au centre-ville. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Devant une trentaine de citoyens, le comité de démolition a autorisé la démolition d’un pâté de maisons au centre-ville. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Les promoteurs du Groupe Forman, Simon Ouellette et Alain Bélisle, ont présenté les détails de la nouvelle mouture du projet de requalification. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Les promoteurs du Groupe Forman, Simon Ouellette et Alain Bélisle, ont présenté les détails de la nouvelle mouture du projet de requalification. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La décision a été rendue. Le pâté de maisons au centre-ville de Saint-Hyacinthe sera démoli pour laisser place au projet Le Carré au Christ-Roi de 102 logements, dont 12 auront une vocation sociocommunautaire.

Une trentaine de personnes se sont présentées lors de la rencontre du comité de démolition le 28 février afin de manifester leurs inquiétudes concernant la relocalisation des locataires. D’autres ont invité la Ville de Saint-Hyacinthe à mettre en place des stratégies pour éviter la dégradation d’immeubles au centre-ville jusqu’à l’insalubrité.

La Ville a eu la confirmation de la relocalisation de six locataires sur un total de huit se retrouvant dans les immeubles du quadrilatère formé des avenues Robert et de la Concorde Nord et des rues Saint-Antoine et Marguerite-Bourgeoys, à l’exception de la Salle Théâtre La Scène. Le comité a donc autorisé la délivrance d’un permis de démolition de trois bâtiments. Les deux autres pourront être démolis dès qu’une entente de relocalisation sera conclue avec les locataires n’ayant pas encore trouvé de solution.

Le comité de démolition s’était penché sur ce dossier en juin, mais avait choisi de reporter sa décision en raison du soulèvement du milieu communautaire. À ce moment, le projet de requalification se composait de 96 logements, mais aucun n’était abordable ou social. Les membres du comité avaient alors demandé au promoteur de « faire ses devoirs » en s’assurant d’une meilleure intégration architecturale, de la conclusion d’entente de relocalisation avec les locataires et de l’ajout de logements abordables.

« On n’a plus le choix d’imposer ces critères. On ne veut pas raser le centre-ville, mais il faut que les projets avancent. Il faut surtout éviter que les gens quittent le centre-ville. […] Je suis très content de ce qui s’est passé à la réunion. Les gens ont à cœur leur milieu. Ils sont intelligents et veulent faire partie du changement. Et puis nous, on veut le faire avec eux », assure le conseiller municipal et président du comité de démolition, Bernard Barré.

« L’entente qui se fait avec le promoteur, c’est une ébauche de la réglementation qui s’en vient, poursuit le conseiller du district Cascades, Jeannot Caron. On va arriver avec une réglementation qui va encadrer la relocalisation des locataires au centre-ville. On n’avait pas ce type de règlement avant ça. Les promoteurs sauront à quoi s’en tenir. »

Nouvelle version

Le Groupe Forman, promoteur du projet de requalification, a présenté la nouvelle mouture. L’immeuble aura différentes hauteurs, variant entre deux et cinq étages, afin de diminuer l’effet massif sur la rue. L’architecture et la matérialité seront un rappel de l’église adjacente. Un stationnement intérieur sera construit, dont le ratio sera de 0,7 case de stationnement par appartement. Six véhicules seront mis à la disposition des locataires en formule autopartage.

« C’est un projet qui a une importance capitale pour le Groupe Forman. On veut en faire un projet phare et on veut reproduire ce projet-là dans d’autres villes. Le projet a maturé. Beaucoup d’efforts ont été mis pour répondre aux besoins qui nous ont été exprimés, notamment par les groupes communautaires, les citoyens et la Municipalité. On est convaincus qu’on va participer à la revitalisation du centre-ville. On remercie les citoyens dans le secteur qui nous ont accueillis chez eux. On a pu bien leur expliquer notre projet. Cela n’a pas été sans difficulté parce que tous les projets d’envergure qui touchent les humains amènent une complexité évidente », souligne l’un des administrateurs du Groupe Forman, Alain Bélisle.

Une partie de l’immeuble accueillera six logements sociaux et six logements abordables. Selon les représentants de la Ville, un logement abordable du programme APH Select de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) est de 673 $ par mois pour un logement à une chambre. Ce prix est établi en fonction du revenu médian des locataires pour les propriétés existantes du secteur. Les promoteurs doivent s’engager à maintenir un prix abordable pendant au moins 10 ans.

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