« C’est le plus beau moment de ma carrière », a lancé Rosalie avec fierté et une pointe d’émotion en entrevue téléphonique avec LE COURRIER, mardi.

Parmi les quatre nominations qu’elle avait lors du gala, dont celles dans les catégories Olivier de l’année et Texte de l’année / spectacle d’humour, ce prix du Spectacle de l’année est celui qu’elle espérait le plus remporter.

« Les autres, je m’en foutais un peu. Même Olivier de l’année, je m’en foutais, a-t-elle mentionné en toute franchise. Je voulais vraiment gagner Spectacle de l’année parce que je voulais que ce soit le milieu [de l’humour] qui vote pour moi. Le public, je sais que ça va bien, qu’il aime ce que je fais et qu’il achète des billets, mais le milieu, ce sont des gens qui voient énormément de spectacles et ils savent d’où je pars. Ça m’a extrêmement touchée de gagner. »

En montant sur scène pour accepter le prix, c’est comme si elle recevait une grande vague d’amour de son milieu. « Ce qui m’a fait le plus plaisir, c’est de voir à quel point les collègues étaient contents pour moi. C’était un des plus beaux cadeaux de la soirée. Je l’ai vraiment senti. Les gens applaudissaient chaudement. Ça faisait du bien d’entendre ça. »

En entrevue, on pouvait comprendre à quel point cet honneur représentait beaucoup à ses yeux. « Je n’ai jamais eu autant d’émotions en aussi peu de secondes dans ma vie. J’ai pleuré au moins quatre fois depuis que j’ai reçu le trophée. C’est la première fois que je peux dire que j’ai travaillé fort et que ça me revient. »

Dans ses remerciements, livrés avec émotion et humour, elle a d’ailleurs partagé un discours bien senti. « Mon spectacle me fait du bien chaque soir, et je sens que je fais du bien à d’autres, qui se sentent compris dans leur différence, et ça, c’est ma plus belle réussite », a-t-elle dit sur scène.

Une première depuis Lise Dion

Comme le rapportait Dominic Tardif dans La Presse au lendemain du gala, une seule femme dans les 26 ans d’histoire du gala avait remporté le prix du Spectacle de l’année par le passé. C’était Lise Dion, en 2002. Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, l’exploit n’avait jamais été répété par la suite dans cette catégorie dominée par la gent masculine.

Rosalie était d’ailleurs la première étonnée d’apprendre qu’elle devenait seulement la deuxième femme à mettre la main sur cette statuette tant convoitée.

« Je ne le savais pas. C’est quelqu’un qui me l’a dit en salle de presse après. J’ai vraiment été surprise. Mais je pense que je suis contente de ne pas l’avoir su avant. C’est le genre de chose qu’il ne faut pas que je regarde. Une fois que tu as le trophée et que tu sais que tu es la deuxième femme à le gagner, tu es super contente, mais si je l’avais su avant, ça m’aurait peut-être mis des idées dans la tête », a-t-elle confié.

« J’espère que ce n’est que le début, a-t-elle poursuivi. J’ai l’impression que Megan Brouillard va gagner l’année prochaine. Ça ne va pas prendre un autre 23 ans [avant qu’une femme gagne], ça, j’en suis certaine à 100 %. »