« Mon objectif était de me rendre à la fusion. Même si tu es éliminée, tu ne retournes pas au Québec, tu fais l’aventure jusqu’à la fin parce que tu participes au jury. Je suis super fière et satisfaite de mon parcours. Je ne pensais pas me rendre aussi loin. J’ai fait 40 jours sur 42. Il n’y a qu’une seule épreuve que je n’ai pas faite. J’ai vécu l’expérience à fond », affirme Deborah De Braekeleer.
L’enseignante au primaire s’était envolée aux Philippines en février pour participer à la deuxième édition de Survivor Québec diffusée à Noovo. Sur 20 candidats, elle a été éliminée dans le top 5. La finale a été diffusée le 16 juin, dévoilant ainsi le grand gagnant, Ghyslain Octeau Piché, de Vaudreuil-Dorion.
« C’est sûr que j’ai eu des surprises en écoutant les émissions parce que je n’étais pas dans toutes les alliances. Ma plus grande surprise a été de voir André me trahir en dévoilant mon plan pour éliminer Ghyslain. J’avais raison de le craindre, il a gagné! » dit-elle en riant.
Elle a donc survécu à un remaniement de tribu, à diverses éliminations par angle mort et à la fusion. Elle s’est d’ailleurs démarquée dans les épreuves d’endurance et de casse-tête, en remportant notamment l’immunité dans des épreuves individuelles à la fin de l’aventure. Même si elle ne s’est pas toujours retrouvée dans les bonnes alliances au moment des votes, elle est fière de son jeu stratégique.
« J’ai un fort caractère. Je voulais faire profil bas tout en montrant que j’étais forte. En écoutant les émissions, je suis contente de voir la personne que je dégageais. Après la fusion à mi- parcours, j’ai commencé à briller. Je suis contente de voir que j’étais moins effacée. J’ai commencé bas, j’ai fait mon bout de chemin et j’ai brillé à la fin », analyse-t-elle.
Surmonter ses peurs
Ayant une peur bleue des insectes, elle a été gâtée. Au cours des premiers jours, l’environnement hostile qui l’entourait l’empêchait de dormir alors que des crabes lui grimpaient dessus à la lueur de la lune. Après une quinzaine de jours à manger une poignée de riz sans saveur, c’est plutôt la faim qui s’est avérée son plus grand défi.
« Avant de faire Survivor, je ne savais pas c’était quoi la faim. On mange par habitude. Là-bas, j’ai redécouvert les saveurs. Une fois, j’ai eu une récompense où j’ai pu manger des toasts à la confiture. Ce sont les meilleures toasts que j’ai mangées de ma vie! »
Après s’être habituée à n’avoir aucun confort pendant 40 jours, un retour au Québec est d’autant plus difficile, encore aujourd’hui. La Maskoutaine n’a pas encore repris tous ses repères. Faire son épicerie, voir des groupes de personnes et même s’acclimater aux lumières artificielles est difficile, mentionne-t-elle.
« C’est l’expérience d’une vie! Je recommencerais demain matin même en sachant ce qui est arrivé à mon retour. J’ai plus d’empathie, de bienveillance. Je suis reconnaissante. J’ai appris à me connaître. Je me suis ouverte à des personnes que je ne connaissais pas. Les gens ont appris à m’aimer en se basant sur ma personnalité, sans artifices. C’est ce que je trouve beau à Survivor Québec », ajoute-t-elle.
Enseigner à nouveau
Rappelons que le Centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe (CSSSH) l’avait congédiée pour avoir pris un congé sans solde afin de participer à l’émission. Elle a finalement été réembauchée et a obtenu un remplacement dans sa propre classe à l’école primaire Saint-Thomas-d’Aquin.
Le Syndicat de l’enseignement Val-Maska a déposé un grief, qui a poussé le CSSSH à faire une proposition à l’enseignante. Une entente, dont les détails demeurent confidentiels, a été signée.
« Ce que je peux dire, c’est que je vais enseigner à l’école Saint-Thomas-d’Aquin cet automne et ce sera en cinquième année. Je suis vraiment contente d’être avec les plus grands. L’année prochaine, on aura une thématique Survivor à l’école. Je suis enchantée. J’ai déjà plein d’idées. »