Pour y parvenir, j’ai fait l’essai de près de 2000 véhicules neufs de toutes les catégories et de tous les prix. J’ai eu l’occasion de visiter des dizaines de pays, d’États ou de provinces, et j’ai accumulé beaucoup (trop) de milles de voyageurs fréquents. Tout cela a commencé, pour vrai, au Courrier.
IL Y A 20 ANS
J’étais alors un journaliste avec une certaine expérience et je partageais, avec mon ami Bertrand Godin, une colonne dans les pages du quotidien La Presse sur la technologie des véhicules. C’est en lisant cette colonne que l’éditeur du Courrier, Benoit Chartier, a eu l’idée de m’offrir la chronique d’essai automobile dans les pages du journal. J’ai dit oui, avec un peu d’effronterie, ne sachant pas réellement dans quoi je m’embarquais.
Aujourd’hui, M. Chartier ne semble pas regretter son geste. « Nous sommes vraiment fiers de pouvoir encore te compter parmi nos collaborateurs, et nous savons que nos lecteurs l’apprécient aussi », a-t-il lancé dans un message qu’il m’adressait.
Ma première chronique, sur la Honda Odyssey, n’est pas exactement un modèle du genre. La deuxième, en revanche, est quasi prémonitoire. Publiée en mars 2002, elle explique que le prochain grand changement dans le monde de l’automobile serait la venue en masse de véhicules électriques. Je ne croyais pas si bien dire et je n’aurais jamais pensé que je serais encore chroniqueur au moment de ces changements. Et pourtant, ils sont à nos portes.
UNE AVENTURE
Écrire une chronique automobile peut sembler simple : on fait quelques kilomètres à son volant et on décrit notre expérience. Comme tout le reste, c’est beaucoup plus complexe. Essayer une voiture, c’est d’abord de savoir dans quel but elle a été construite. C’est aussi de pouvoir comprendre ses nombreux mécanismes intérieurs. C’est enfin de pouvoir comparer ses performances, non pas strictement en matière de puissance, mais aussi de qualité. L’idée, c’est de savoir si le véhicule que vous conduisez répondra vraiment aux besoins pour lesquels il a été pensé. C’est pourquoi, chaque semaine, j’essaie de conduire ma ou mes voitures d’essai comme si elles étaient à moi.
Je recueille les commentaires de mes passagers. C’est ainsi que les lecteurs sont devenus familiers avec Chérie et son amour des sièges chauffants ou avec Fiston qui, du haut de ses 6 pieds 3 pouces, a une vision différente de la mienne. La vraie aventure cependant, je l’ai vécue au cours de mes nombreux essais. Je ne compte plus le nombre de tours effectués à toute vitesse sur des circuits aux quatre coins du monde. J’ai même eu droit à des tours faits par le Stig (pour les amateurs de Top Gear) ou par Sebastian Vettel.
J’ai parcouru le désert et les monts Atlas au Maroc, traversé le Canada au volant de Mercedes cabriolets, perdu mon chemin en Smart sur l’heure de pointe à Madrid, revécu le parcours de Bullitt dans les rues de San Francisco au volant d’une Mus- tang et effectué bon nombre d’autres exploits qu’un autre métier ne m’aurait jamais permis d’exercer.
J’ai été l’un des seuls 12 journalistes au monde à essayer un prototype Infiniti. J’ai rencontré les présidents, ingénieurs et concepteurs de véhicules. On m’a même amené sur une piste au Japon pour prendre le volant d’une Nissan GT-R Nismo. Rallye Targa avec Kia, Route 66 en Nissan, route des glaciers, toutes des expériences parmi les plus mémorables faites au volant. C’est ça, et beaucoup plus, 20 années de chroniques automobiles au Courrier.
Et ailleurs, car depuis, ma carrière a pris un tournant et je me consacre à temps complet à ce domaine, faisant des apparitions radio, télé ou dans les magazines. Mais mon cœur demeure toujours au Courrier de Saint-Hyacinthe.
DES REMERCIEMENTS
On ne célèbre pas 20 ans de carrière dans ce domaine sans avoir reçu l’appui de nombreuses personnes. Je prends donc quelques lignes pour souligner leur apport.
Benoit Chartier, l’éditeur du Courrier, qui m’a donné ma vraie première chance. Bertrand Godin, qui m’a introduit au monde de l’écriture automobile.
Rania Guirguis de Mazda Canada, la première représentante de compagnie qui a accepté de me faire confiance. Les concessionnaires maskoutains qui, dès le début, ont accepté de me prêter des voitures pour faire mes essais.
Merci encore à ceux qui continuent de faire confiance au Courrier. Les médias sociaux sont parfaits pour faire circuler le nom, mais c’est dans un média comme Le Courrier qu’on trouve l’information solide et intègre. J’en suis la preuve depuis 20 ans!
Martin Bourassa, l’actuel rédacteur en chef qui me laisse une complète latitude sur mon contenu.
Josée Bachand et Annie Blanchette, les secrétaires de rédaction qui se sont succédé et qui ont dû vivre avec mon interprétation élastique des heures de tombée. Et vous, amis lecteurs, qui me suivez semaine après semaine, et qui n’hésitez pas à me poser des questions ou à commenter mes écrits. Je suis toujours disponible pour vous et j’espère que j’ai pu en aider quelques-uns à faire des choix éclairés. À vous tous, merci et bonne route pour de nombreuses années encore!