« Jusqu’à maintenant, on peut dire que la saison est bonne », affirme Pierre Girouard, directeur du centre de services de Saint-Hyacinthe de la Financière agricole du Québec.
Pour le moment, 149 avis de dommage de cultures ont été enregistrés dans la région, comparativement à 192 l’an dernier.
« On a eu une très belle saison, que ce soit pour les cultures maraîchères ou les grandes cultures. Les récoltes sont bonnes », confirme aussi de son côté le président du syndicat de l’UPA de la Vallée maskoutaine, André Mousseau.
Chez les maraîchers, la sécheresse s’est fait un peu sentir, mais sans causer de sérieux soucis aux champs. « On préfère toujours avoir moins d’eau que trop puisqu’on est équipés pour l’irrigation. La majorité des cultures ont besoin de chaleur, comme les tomates, les piments, les choux et les melons d’eau », indique Matthieu Beauregard, de la Ferme Chez Mario à Sainte-Madeleine. Le domaine de 90 arpents, ouvert à l’autocueillette, cultive aussi entre autres des fraises, des framboises, des cantaloups et des brocolis.
Le manque d’eau a aussi été constaté aux mois de juin et de juillet à la Ferme Gadbois, située à Saint-Barnabé-Sud et spécialisée dans la culture des fraises et du maïs sucré. « Malgré tout, la production a été abondante. Pour les fraises d’été, on a un rendement 10 % plus élevé par rapport à l’an dernier », remarque le propriétaire Jocelyn Gadbois.
Les précipitations de la fin de semaine dernière et de mardi étaient d’ailleurs désirées chez certains producteurs. « C’était attendu pour la plupart, certaines cultures sont en retard », soutient André Mousseau.
Dame Nature semble avoir épargné la région maskoutaine des mauvaises conditions météorologiques puisqu’à l’exception de grands vents et d’orages en juillet, rien de grave n’a été signalé pendant l’été. « Dans un cercle d’environ 40 km autour de Saint-Hyacinthe, on a eu de très bonnes conditions. Lorsqu’on s’éloigne, il y a eu plus de sécheresse et aussi des épisodes de grêle », souligne le producteur Laurent Bousquet, de la Ferme Grand Rang à La Présentation.
L’hiver plus doux a aussi permis d’éviter les dommages dans les champs, de favoriser la survie des fraisières, entre autres, et de commencer la période d’ensemencement plus tôt.
Les grandes chaleurs ont aussi favorisé la pousse du maïs sucré, qui a été féconde cette saison. « Il a fait tellement chaud que tout a poussé plus rapidement, précise Matthieu Beauregard. À cause de cela, il y a eu beaucoup de maïs de variétés différentes en même temps, alors il y a eu des croisements. Cela a affecté les prix qui ont un peu baissé. »
Reste à voir pour les grandes cultures
Il est encore ardu d’établi un bilan pour le rendement des grandes cultures, puisque la majorité des récoltes, comme celles du maïs et du soya, n’ont pas encore débuté.
« Le seul élément désagréable est le manque d’eau, mais les grandes cultures sont bien parties. C’est difficile de voir si cela va avoir un impact », estime Pierre Girouard. La pluie de cette semaine pourrait cependant perturber les plants. « Ça risque d’affecter la qualité, mais pas la quantité », croit Laurent Bousquet, qui a commencé à récolter les céréales à paille, comme le blé et l’orge, dans ses champs.
Pour sa part, André Mousseau demeure positif. « De façon générale, les gens sont très satisfaits. Les cultures ont eu des rendements supérieurs à la moyenne, la qualité est intéressante », conclut le président du syndicat de la division maskoutaine de l’UPA.