Sénat
La sénatrice Andrée Champagne abandonnera à regret dans quelques jours son poste à la chambre haute. Puisque l’âge de la retraite obligatoire a sonné, Mme la sénatrice rentera pour de bon à Saint-Hyacinthe.
Celle qui aura permis au COURRIER de vivre et de partager avec elle les hommages sentis qui lui ont été adressés la semaine dernière à Ottawa quitte la colline Parlementaire la tête haute et avec le sentiment du devoir accompli.Visiblemement, cet épilogue de neuf ans comme sénatrice lui aura fait grand bien et lui aura permis d’achever en quelque sorte le travail accompli comme députée de Saint-Hyacinthe-Bagot de 1984 à 1993. Gageons que ce retour par la grande porte à Ottawa et ces dernières années au Sénat lui auront permis de guérir définitivement les plaies laissées par sa dure défaite de 1993 aux mains du Bloc québécois.C’est une Andrée Champagne sereine et fière qui nous revient du Sénat.Elle peut en effet marcher la tête haute puisqu’elle nous a fait honneur, en plus de veiller à nos intérêts au meilleur de sa connaissance. Contrairement à d’autres collègues, Andrée Champagne aura su se tenir loin de la controverse.Elle n’a été impliquée dans aucun scandale digne de ce nom, n’a pas falsifié ses comptes de dépenses (du moins jusqu’à preuve du contraire!), n’a pas abusé ni contourné les règles du Sénat, n’a pas mis les gants contre Justin Trudeau et elle n’a pas été impliquée dans un cas de violence conjugale ou une histoire de coke.En plus de faire son travail au Sénat, Andrée Champagne a milité pour la Francophonie, la défense des droits et la promotion du fait français et de l’espace francophone, particulièrement dans son rôle de Présidente de l’Assemblée des parlementaires de la Francophonie. Un rôle taillé pour elle, à sa mesure.On a beau avoir chacun nos propres opinions sur le rôle et l’importance du Sénat et des sénateurs, sur le besoin d’abolir ou de réformer cette institution, reste que nous devons pour l’instant vivre avec et s’en accommoder. C’est beaucoup plus facile de le faire quand les sénateurs contribuent eux-mêmes à nous en renvoyer une image digne.À ce niveau, Mme Champagne aura certes été exemplaire.Sa nomination n’avait rien d’inusité ou de geste purement partisan. Elle avait les prérequis nécessaires pour ce grand rôle et l’aura joué admirablement bien.Mais comme toute bonne chose a une fin, il faut aussi saluer la règle qui contraint depuis 1965 les sénateurs à quitter leur fonction à l’âge de 75 ans, au lieu d’occuper leur siège jusqu’à leur mort. On se souviendra d’ailleurs que l’illustre Georges-Casimir Dessaulles a été sénateur jusqu’à sa mort à l’âge de 103 ans en 1930.L’idée de limiter la durée des mandats, en fonction de l’âge ou du nombre de mandats consécutifs, est une bonne chose. Elle devrait même être reprise à tous les niveaux de la politique, que ce soit national, provincial ou municipal.