Au cours de la dernière campagne, le Parti libéral du Canada annonçait dans son programme qu’il mettrait fin aux bombardements contre l’EI, pour favoriser une autre approche.
Le premier ministre Trudeau vient d’officialiser cette promesse et propose une approche différente pour soutenir la coalition luttant contre le terrorisme.
D’abord, il est intéressant de souligner que le nouveau gouvernement tient son engagement, rappelant au passage que les électeurs ont voté majoritairement pour cette mesure. Mais s’agit-il vraiment d’un changement de cap?
Les avis sur le sujet peuvent différer puisque, en définitive, il en coûtera plus cher aux contribuables. Et que les dangers liés à cette nouvelle approche pourraient être accrus pour le personnel – plus nombreux – engagé sur le terrain.
Jusqu’à maintenant, le rôle du Canada était louangé par les partisans d’une participation directe à une coalition internationale. Avec six avions et 3 % des activités, notre effort était apprécié et efficace. Mais il était questionné par ceux et celles qui, sans nier l’ampleur du problème, éprouvaient un malaise certain en constatant que les bombes faisaient des victimes aussi dans la population civile.
Pour s’en convaincre, il suffit de visionner les résultats des bombardements russes qui illustrent l’effet réel de ce rouleau compresseur, n’épargnant rien, ni personne. Surtout chez les rebelles non djihadistes qui sont opposés au gouvernement de Damas et que, il n’y a pas si longtemps, nos gouvernements soutenaient dans leur opposition.
Ces destructions poussent des millions de personnes à fuir et elles viennent frapper à nos portes. Il faut agir autrement et si le pari est risqué, il semble justifié.