Près de 45 ans après la sortie du film, l’artiste multidisciplinaire sera présente afin de parler du rôle mythique qu’elle tenait dans cette œuvre cinématographique. « Ça me fait trop plaisir [de participer à ce rendez-vous]. J’avais envie de partager avec les gens l’expérience du rôle de Manon, qui a été marquant pour moi », affirme Charlotte Laurier lorsque jointe par LE COURRIER.

Dans ce film, Manon – une jeune fille possessive – est prête à tout pour avoir droit à l’amour absolu de sa mère, qui enchaîne pour sa part les liaisons amoureuses, nous rappelle le synopsis. La relation entre cette mère et sa fille se déploie dans toute sa complexité dans l’univers créé par le cinéaste Réjean Ducharme.

« C’était un rôle rempli d’une densité, d’une intensité et d’une vitalité, mentionne Charlotte Laurier. Comment dire… Ça a été, pour moi, une sorte de truc initiatique de jouer la colère de cette manière à une époque où j’étais tellement jeune. »

Il s’agissait d’ailleurs de la toute première apparition de la comédienne au grand écran, alors qu’elle n’était qu’une jeune adolescente. Elle tenait l’affiche aux côtés de Marie Tifo, notamment.

« C’est un film qui m’a suivi toute ma vie, poursuit l’artiste québécoise. J’ai hâte de voir ce que le film fait vivre aux gens encore, après toutes ces années. »

Depuis près 10 ans, Charlotte Laurier habite en France, plus précisément en Bretagne, avec sa famille. Elle n’était encore jamais revenue au Québec depuis son exil. Mais le moment était venu pour elle de s’offrir une petite escapade dans sa terre natale, notamment pour rendre visite à sa mère.

Même si on ne la voit plus à l’écran depuis plusieurs années, Charlotte Laurier assure qu’elle se sent « d’autant plus vivante » avec ses différents projets artistiques. Après avoir écrit des pièces de théâtre par le passé, celle que l’on connaît surtout comme comédienne s’est, entre autres, tournée vers l’art visuel. Puis son mari et deux de ses filles font de la musique dans un groupe rock funky nommé Noble sauvage.

Pour elle, « l’expression artistique est libératrice », confie-t-elle au bout du fil.

Il avait d’ailleurs été possible de voir certaines de ses œuvres à Saint-Hyacinthe à l’automne alors qu’elle avait participé à une exposition collective de la galerie 1855. La présidente de la galerie, Marie-Josée Normand, avait joué dans la pièce Capharnaüm écrite par Charlotte Laurier au début des années 2000 et elles avaient gardé contact depuis. C’est d’ailleurs Mme Normand qui a fait le pont entre l’artiste et le président de CinéMaska, Claude Gagnon, afin de rendre possible cette projection spéciale du film Les bons débarras en sol maskoutain le 24 mars.

Il s’agira du deuxième film à faire l’objet d’une projection avec invité de la part de CinéMaska depuis le début de l’année. Le film Larose, Pierrot et la Luce avait été diffusé en présence du cinéaste Claude Gagnon à la fin février devant une salle comble.

Les billets pour Les bons débarras avec Charlotte Lurier sont en vente au coût de 10 $. Il est déjà possible de se les procurer à la Brûlerie Mondor, à la Librairie L’Intrigue et au Restaurant Printanier. La projection se tiendra le 24 mars à 18 h 30 au Centre culturel Humania Assurance.