En action dans la catégorie des 64 kg, la représentante du club La Machine Rouge a réussi un total de 213 kg. Il s’agit d’un sommet personnel ainsi que d’un exploit inédit pour une haltérophile canadienne junior dans cette catégorie. Pour y arriver, elle a cumulé 95 kg à l’arraché – battant par 1 kg le record canadien qu’elle avait établi deux semaines plus tôt lors du championnat provincial senior – et 118 kg à l’épaulé-jeté.

Au classement final de la compétition, Charlotte a raté la médaille d’or de peu, terminant tout juste 1 kg derrière l’Américaine Katharine Emily Estep.

Celle qui a devancé la Maskoutaine avait toutefois un certain avantage au fil d’arrivée puisqu’elle levait dans le groupe A. Charlotte, de son côté, levait dans le groupe B, soit le premier groupe d’athlètes à fouler la plateforme de compétition.

« Mon but pour cette compétition était de faire un bon total. Je ne visais pas nécessairement les médailles, confie en toute transparence l’haltérophile de Saint-Hyacinthe en entrevue avec LE COURRIER. Je voulais surtout me classer dans les classements du Canada pour avoir accès à du financement par la suite. Ça me prenait un bon total pour ça. [En levant dans le groupe B], je ne savais pas quel total il me fallait pour avoir les médailles, donc je me concentrais simplement sur les barres que je voulais faire. [Si j’avais été dans le groupe A], j’aurais peut-être pu essayer de lever 1 kg de plus pour avoir la médaille d’or, mais ce n’est pas ce que je visais lors de cette compétition, donc la médaille d’argent me satisfait amplement. »

Ce podium surprise – s’il en est un – a propulsé l’haltérophile sur un nuage duquel elle n’était toujours pas redescendue à son retour au pays.

« On dirait que je n’arrive pas à le réaliser. Être médaillée au Championnat du monde, c’est vraiment gros. Ça représente beaucoup pour moi, avec tous les efforts et les sacrifices que je fais depuis des années. Ça m’encourage à continuer comme ça pour mes prochaines années junior », affirme-t-elle.

Ce résultat témoigne d’ailleurs de l’importante progression qu’elle a connue depuis un an. En 2022, lors de sa première participation au Championnat du monde junior, elle avait terminé au 14e rang chez les 59 kg avec une performance de 183 kg. Elle a donc soulevé 30 kg de plus cette année.

En plus de se sentir plus forte physiquement et de compter sur une technique précise, Charlotte reconnaît qu’elle se sent aussi plus en confiance mentalement.

« On dirait que j’ai moins peur de me mettre sous les barres. Souvent, je manquais des barres à l’arraché parce que je ne rentrais pas en dessous, mais depuis cet été, j’ai pris confiance en ce que je suis capable de faire. Ça paraît beaucoup sur mes barres. Je suis plus constante. »

Encouragée par ce début de saison, Charlotte ne cache pas qu’elle a d’ambitieux objectifs pour les mois à venir.

« Mon but serait de franchir la barre des 100 kg à l’arraché. Depuis que j’ai commencé à faire de l’haltéro, c’est un rêve que je souhaite atteindre. C’est ce qui va me motiver beaucoup d’ici la fin de la saison. »