30 novembre 2017 - 00:00
Alfa Romeo Giulia 
Charmante Italienne
Par: Marc Bouchard
Photo Alfa Romeo

Photo Alfa Romeo

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Photo Alfa Romeo

Je l’avais déjà conduite, mais quand on m’offre une seconde chance de me lancer au volant de l’Alfa Romeo Giulia, je n’ai pas dit non. Pas question en effet de laisser passer ce genre de moment un peu unique. Car même si la marque Alfa Romeo fait un retour de plus en plus remarquable au Canada, en conduire une relève encore de l’expérience unique.


Il faut dire que, du simple point de vue du style, la Giulia attire les regards. La calandre, traditionnellement dessinée en triangle, est le point central de cette façade tout italienne, qui marie raffinement des lignes et efficacité dynamique.
Il faut bien avouer que, de côté, l’Alfa est un peu moins spectaculaire. Disons que ses lignes sont plus proches de certaines concurrentes qui n’ont toutefois pas le même charisme.
Quant à l’habitacle, ne vous leurrez pas : il est tout bonnement spectaculaire. Il faut dire que mon essai s’est effectué au volant de la version Luxe, qui met à profit des sièges en cuir d’un grand confort, et qui affiche des boiseries (de vrai bois) tellement raffinées. Bref, j’aime le style.
Il y a tout de même quelques bémols. L’écran d’affichage multifonction au centre de la console centrale, par exemple, n’est pas sans défaut. Il est d’une bonne largeur, c’est exact, mais on dirait que l’affichage est celui d’un écran de cinéma : d’une bonne largeur, mais manquant un peu de hauteur.
Autre bémol, et d’importance cette fois : le levier de transmission de la boite automatique 8 rapports présente un maniement fort désagréable. Pour enclencher le bon rapport, il faut appuyer sur le petit bouton logé derrière le levier, ce qui ne le rend pas particulièrement accessible. Il faut aussi apprendre à le manipuler, le mouvement du levier créant de la confusion. En fait, je me suis souvent emmêlé les pinceaux et j’ai dû m’y reprendre à quelques reprises pour bien maitriser le tout.
Soucieux de m’assurer que je n’étais pas profondément imbécile, j’ai demandé à Chérie de prendre le volant à son tour. Il lui a fallu quelques randonnées pour se familiariser elle aussi avec ce petit levier pas si confortable. Ce qui m’a rassuré sur ma propre perception, mais ne m’a pas donné davantage de raisons d’apprécier ledit levier!
Nerveuse et précise
C’est en matière de conduite cependant que l’Alfa Romeo se distingue. Et elle le fait avec beaucoup de grâce. Son petit moteur 4 cylindres 2,0 litres turbo de 280 chevaux est d’une éclatante spontanéité. En termes clairs, il suffit d’appuyer un peu sur l’accélérateur pour en ressentir toute la nervosité.
Évidemment, ce genre de réaction change cependant selon le mode de conduite que l’on choisit. Trios modes sont disponibles, regroupés sous l’appellation D-N-A : A, est le mode Advance efficiency. Il adoucit les suspensions et garantit une meilleure stabilité lors de conditions difficiles. Il a aussi tendance à adoucir un peu les performances de la machine.
Le N, pour Normal, replace la Giulia dans son élément, proposant des suspensions rigides, mais sans excès, et une sensation de conduite sans contrainte. Puis, il y a le mode D, pour dynamique. Ai-je vraiment besoin de parler des suppléments que ce mode confère à la voiture? Mais attention, malgré tout, elle se comporte avec grâce et aisance et n’exige pas de compromis même si elle est plus athlétique.
Ajoutez à ces qualités une tenue de route irréprochable, un freinage digne de mention et la présence d’un rouage intégral tout à fait impressionnant (que j’ai pu tester avec une petite chute de neige alors même que ma voiture d’essai n’était pas dotée de pneus d’hiver), et vous aurez une voiture plutôt impressionnante.
Les sièges sont confortables, les places arrière spacieuses sans excès, et l’espace de chargement bien suffisant pour les utilisateurs d’une berline du genre. Bref, l’Alfa Romeo a de bien grandes qualités… Malgré tout, elle demeure assez exclusive et assez différente pour avoir une clientèle limitée.
Il faut en effet une certaine dose d’audace pour se lancer à l’achat d’une Giulia. Son prix d’achat la place en concurrence avec bon nombre de berlines spectaculaires, allemandes ou japonaises. Son petit réseau de concessionnaires, sa fiabilité toujours inconnue et sa personnalité unique ne permettent pas non plus de prévoir une large diffusion.
J’aime la Giulia, pour l’ensemble de l’œuvre. J’ai moins aimé la version Quadrifoglio, trop excessive. Je trouve seulement dommage que la voiture ne soit pas reconnue à sa juste valeur.

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