L’achat a été confirmé le 9 décembre après plusieurs mois de travail acharné et une patience indéfectible de la part des différentes parties impliquées.
« C’est un vieux rêve qui se réalise », s’est exclamé le cinéaste Claude Gagnon, instigateur de CinéMaska et président du conseil d’administration de l’organisme, lors d’un entretien avec LE COURRIER, mardi.
Si tout va bien, les premiers films pourraient y être projetés aussi rapidement qu’en mars. Les travaux débuteront en janvier afin d’aménager la salle principale de visionnement – qui sera en fait une salle multifonctionnelle de 110 sièges – et le bistro qui prendra place à l’entrée, a annoncé le directeur général de CinéMaska, Christopher Leduc.
Cette première phase est évaluée à 1,3 M$, un chiffre qui comprend l’acquisition de la bâtisse au coût de 850 000 $.
Au cours des dernières semaines, CinéMaska a notamment mis la main sur des prêts de 225 000 $ de la part d’Investissement Québec, de 225 000 $ de Desjardins et de 100 000 $ du côté de la Société d’aide au développement de la collectivité (SADC) Saint-Hyacinthe–Acton. Des réponses à des demandes de subventions devraient également suivre maintenant que l’acquisition est officialisée.
Rappelons qu’une aide financière de 500 000 $ étalée sur cinq ans, débutant en 2024, avait également été accordée par la Ville de Saint-Hyacinthe.
Du rêve à la réalité
Claude Gagnon s’en souvient comme si c’était hier. Le 27 octobre 2020, il entrait dans l’ancien Théâtre Maska avec une idée en tête : celle d’y ramener du cinéma à travers un projet à vocation sociale et culturelle afin de promouvoir le cinéma québécois d’hier à aujourd’hui.
« Dès que je suis entré, je savais que c’était faisable », a-t-il lancé en se remémorant cette visite.
Le processus qui a mené à l’acquisition de la bâtisse aura toutefois été long et ardu. « Je pense qu’on a établi un record de renouvellements d’offres d’achat », a indiqué à la blague le cinéaste en faisant allusion aux délais imposés par l’attente des réponses pour l’obtention de financement.
Pour que ce rêve se concrétise, les responsables de CinéMaska ont pu compter sur la collaboration de l’ancien propriétaire, René Benoit. Et ils en sont immensément reconnaissants. « Il croyait beaucoup au projet. Il a vraiment travaillé avec nous et il a été patient », a souligné M. Gagnon.
Toute une année de rodage
En attendant de devenir propriétaire de son lieu de diffusion, CinéMaska a tout de même lancé ses activités il y a un peu plus d’un an en tenant des projections au Centre culturel Humania Assurance, grâce à la collaboration de la Ville. Pour chaque représentation, une personnalité impliquée dans le film projeté était invitée à échanger avec le public.
« Ça a été notre test ultime et ça nous a permis de voir que le projet était viable », s’est réjoui Claude Gagnon.
Avec les deux projections prévues à l’horaire en décembre, CinéMaska aura tenu 19 projections au Centre culturel Humania Assurance au cours de la dernière année.
« On est en train de se créer une banque de clients déjà. On a une centaine de personnes qui sont très fidèles et, graduellement, ça s’étend », a affirmé M. Gagnon.
La réponse des gens du milieu du cinéma pour participer à ces projections a également surpassé ses attentes. « C’est la preuve que la formule fonctionne et qu’on a quelque chose d’unique », a soutenu M. Gagnon.
Une fois installé dans ses locaux de l’avenue de l’Hôtel-Dieu, CinéMaska promet d’offrir des projections encore plus variées et étendues, avec la mise en place notamment des matinées découvertes et de soirées thématiques. Des classes de maître et des projections avec invités seront également au cœur de la programmation qui sera annoncée en début d’année.