L’accusé, bien connu des policiers, a comparu par visioconférence au palais de justice de Saint-Hyacinthe au lendemain du drame qui a secoué toute la communauté maskoutaine. Son innocente victime, Manon Savoie, 54 ans, avait été prise pour cible sans raison et tuée à l’arme blanche alors qu’elle effectuait une course dans une bijouterie du centre commercial.
Parmi les autres chefs d’accusation auxquels devra répondre Houle, il y a celles de voies de fait armées, de vol de véhicule et de délit de fuite. On se souviendra qu’il avait pris la fuite au volant d’un véhicule volé à sa sortie des Galeries, pris en chasse par les policiers et intercepté au terme d’une poursuite qui s’est étirée sur 90 kilomètres.
Au terme de sa comparution, Houle a repris le chemin des cellules. Son dossier reviendra en cour le 3 septembre, ici même à Saint-Hyacinthe.
Il a quand même été permis d’en apprendre un peu plus sur le parcours de l’agresseur.
Au moment du meurtre gratuit, Houle était déjà visé par diverses procédures judiciaires au palais de justice de Montréal dans des dossiers de voies de fait sur un agent, de vol d’un véhicule ainsi que de possession et de trafic de stupéfiants.
L’accusé était aussi bien connu du centre de réinsertion l’Inter-Mission, une ressource communautaire et privée qui a pignon sur rue au centre-ville de Saint-Hyacinthe. Il logeait au-dessus du centre où il pouvait également profiter des services offerts.
L’Inter-Mission est un centre de réinsertion qui est en quelque sorte le prolongement des centres de traitement en dépendances Toxi-co-Gîtes, dont l’un des établissements est situé à Upton. « Avant de venir à Saint-Hyacinthe, M. Houle a réussi avec succès un cheminement de six mois à notre centre de traitement en dépendances à Upton », a confirmé Martin Rousse, agent de liaison du centre de réinsertion l’Inter-Mission.
Pour « réussir le cheminement », les individus doivent se soumettre à une thérapie cognitivocomportementale. « Ils doivent atteindre des objectifs spécifiques pour passer d’une étape à une autre. Cela fait 27 ans que le centre fonctionne de cette façon et Marc-André avait réussi tous les objectifs que nous lui avons donnés », d’ajouter M. Rousse.
Au centre de réinsertion de l’avenue de la Concorde à Saint-Hyacinthe, Marc-André Houle devait normalement se soumettre à une rencontre hebdomadaire avec une intervenante afin de valider ses démarches de réinsertion de la société.
« Il était libre d’aller et venir comme il le voulait », a précisé l’agent de liaison.
Le centre de réinsertion offre entre autres à ses usagers un endroit où se loger, un soutien pour trouver de l’emploi ou encore de l’aide pour pouvoir retourner aux études.