« Ce qui était clair, c’est que Saint-Jean-sur-Richelieu, Granby et Saint-Hyacinthe souhaitaient travailler ensemble au sein d’un CISSS. Avec l’amendement du ministre, on comprend que personne ne va travailler ensemble finalement. J’avoue ressentir un peu d’incompréhension », indique le président du CSSSRY, Jean Lemonde, en entrevue téléphonique.
Dans un mémoire déposé à la mi-novembre, le CSSS Haute-Yamaska (Granby) recommandait au ministre Barrette de créer un CISSS supplémentaire en Montérégie afin d’y regrouper les CSSS Haute-Yamaska, Richelieu-Yamaska, Haut-Richelieu-Rouville et La Pommeraie.
La proposition avait trouvé écho du côté du conseil d’administration du CSSSRY qui avait adopté à l’unanimité une résolution similaire le mois dernier.
Or, dans une longue liste d’amendements déposée lundi, Gaétan Barrette a fait savoir qu’il irait plutôt de l’avant avec le regroupement des CSSS Pierre-Boucher, Pierre-De Saurel, Champlain-Charles-Le Moyne et Richelieu-Yamaska.
Les CSSS Haute-Yamaska et La Pommeraie sont jumelés au CISSS de l’Estrie tandis que le Haut-Richelieu-Rouville se retrouve avec la Montérégie-Ouest.
Pourtant, lors de l’adoption de la résolution, M. Lemonde avait clairement affirmé que « les clientèles des grands centres urbains comme Longueuil ou Boucherville sont très différentes de celles que l’on retrouve en milieu plus rural ».
Signalant que son homologue de Granby ne comprenait pas davantage les motivations du ministre Barrette, Jean Lemonde n’y voit qu’une seule explication. « Ç’a été une décision politique. Dès que le CSSS de La Pommeraie a fait savoir qu’il souhaitait s’en aller du côté de l’Estrie plutôt que de la Montérégie et qu’à partir de ce moment on avait besoin d’un bassin de population de 100 000 personnes supplémentaires, on est allé chercher Granby », croit-il.
Jean Lemonde soutient même que la création de trois CISSS en Montérégie – Montérégie-Est, Montérégie-Ouest et Longueuil – aurait été la solution la plus bénéfique pour les usagers. « Il y a des régions beaucoup plus petites que la nôtre qui ont un CISSS à elles seules. Disons que trois en Montérégie n’auraient pas été un luxe. »
Le président du CSSSRY indique qu’en plus de devoir apprendre à travailler avec Pierre-De Saurel, son organisation devra établir des corridors de service avec les centres de réadaptation, ceux-ci appartenant tous au CISSS Montérégie-Ouest.