1 avril 2021 - 13:29
Dîner du maire
Claude Corbeil fait le tour des dossiers de l’heure
Par: Rémi Léonard

Le maire de Saint-Hyacinthe, Claude Corbeil, s’est livré ce mardi à son traditionnel rendez-vous printanier devant la Chambre de commerce, qui a pu avoir lieu en 2021 de façon virtuelle. Il s’agit d’un retour pour cette activité qui avait été annulée en mars 2020 lorsque la pandémie de COVID-19 est arrivée de manière fracassante dans nos vies.

L’exercice 2021 s’est avéré un survol assez complet des dossiers actifs à Saint-Hyacinthe. Sans grande révélation, ce tour d’horizon des affaires municipales aura au moins permis de mettre les participants à jour sur les sujets de l’heure.

Invité par LE COURRIER à cerner ses trois priorités d’ici la fin de son mandat, M. Corbeil a évoqué d’emblée le logement abordable, l’inévitable dossier Exceldor et la réorganisation des services municipaux pour faire face à l’afflux de projets immobiliers.

Vu la pénurie marquée de logements à Saint-Hyacinthe, le maire Claude Corbeil a soulevé le fait que la Ville n’avait pas lésiné sur les moyens pour supporter le développement de logements abordables dans les derniers mois. Le conseil est même allé au-delà de ses engagements, a-t-il insisté, rappelant l’acquisition récente d’un bâtiment de 21 logements sur la rue Girouard Ouest.

Ce projet impliquait une contribution municipale de 570 000 $, qui s’ajoute au versement annuel de 600 000 $ au fonds municipal dédié au logement social. Étant donné qu’auparavant, la somme se limitait à 200 000 $ par année, il s’agit d’une évolution qui témoigne de « l’importance qu’on donne » à cet enjeu, a-t-il affirmé. Saint-Hyacinthe se classe par ailleurs deuxième au Québec par rapport à son ratio de logements sociaux et abordables par citoyen, a-t-il aussi soulevé.

Pour le dossier Exceldor, on sait que la prochaine étape consiste en la présentation d’un ultime argumentaire devant la Commission de protection du territoire agricole du Québec le 20 avril, en espérant une décision finale différente de l’orientation préliminaire reçue l’été dernier.

À part indiquer que les intervenants « se préparent » en vue de l’audience et qu’ils ont des arguments en main, le maire n’a pas voulu préciser s’il comptait apporter des éléments nouveaux pour faire pencher la balance en faveur du demandeur. Il a aussi réitéré l’importance de relocaliser l’usine de Saint-Damase dans la région afin de conserver les employés actuels, mais aussi compte tenu de la masse critique de producteurs de volaille à proximité.

La dernière année aura été faste en projets immobiliers à Saint-Hyacinthe, au point que la Ville a entrepris de revoir certains de ses organigrammes, notamment au sein du Service de l’urbanisme et des Services juridiques. Ces restructurations, qui passent notamment par des ajouts de postes, ont été approuvées par le conseil dans les derniers mois. Ces ajustements visent à « répondre à la demande et à servir adéquatement » les promoteurs qui transigent avec la Ville pour implanter leur projet à Saint-Hyacinthe, a indiqué le maire.

Un tour d’horizon…

À travers l’entretien d’un peu plus d’une heure qui s’est déroulé avec Marc Perrault à l’animation, M. Corbeil a évidemment évoqué les grands projets municipaux en préparation, comme la nouvelle bibliothèque ou la promenade Gérard-Côté, dont les plans et devis de la première phase devraient être réalisés cette année afin de lancer le projet en 2022. Comme annoncé, cette première portion, comprise entre la rue Saint-François et la future bibliothèque, verra l’aménagement d’une Place des festivals derrière le Centre des arts Juliette-Lassonde et devra compter sur l’aide des autres paliers de gouvernements.

Un peu plus près de la coupe du ruban, il a aussi évoqué le fameux tunnel Casavant, qui doit finalement ouvrir en septembre prochain avant d’entamer la réalisation de la deuxième voie d’accès au cégep à temps pour la rentrée 2022.

Même dans le domaine privé, M. Corbeil s’est réjoui de l’arrivée de promoteurs comme le Groupe Lokia, Groupe Sélection ou le Groupe Maurice à Saint-Hyacinthe. Prenant comme exemple ce dernier projet, qui verra ériger une résidence allant jusqu’à 14 étages sur le boulevard Casavant Ouest, il a réitéré que « notre grande région est vouée à la densification » puisqu’on ne peut pas s’étendre sur nos terres agricoles. « Ne soyez pas surpris » de voir des secteurs requalifiés avec des immeubles de « grands gabarits », a-t-il donc affirmé, reconnaissant que le défi demeure « d’harmoniser » ces nouveaux projets avec le cadre bâti existant.

Le « boom » constaté dans l’immobilier dans la dernière année se répercute aussi sur les projets domiciliaires comme le Domaine sur le Vert, le Faubourg Laframboise, la Place Frontenac ou le Quartier M, a-t-il fait remarquer. Avec l’ajout de 950 unités résidentielles dans les deux dernières années, et une année 2021 qui s’annonce « tout aussi prometteuse », le maire Corbeil a même ramené sur la table son objectif de franchir le cap des 60 000 Maskoutains. « On va y arriver en 2021 ou 2022 », a-t-il lancé. Même si l’objectif initial, celui d’y arriver en 2020, n’a pas été atteint, c’est parce qu’il était « vraiment ambitieux », a justifié Claude Corbeil. « Lorsqu’on se fixe des objectifs, il faut viser le plus haut possible », a-t-il soutenu.

…plutôt complet

En survolant les différents sujets au menu, le maire a par exemple abordé l’intention de la Ville d’être désignée parmi les nouvelles « zones d’innovation » prévues par Québec, même qu’on en est maintenant à « finaliser le plan d’affaires pour le présenter au gouvernement », a-t-il ajouté. En toute logique, c’est en misant sur l’agroalimentaire que Saint-Hyacinthe compte faire sa place, plus précisément dans les « biotechnologies vétérinaires et la transformation des aliments », a évoqué le maire.

En réponse à une question de Jean-Sylvain Bourdelais, directeur général et artistique du Centre des arts Juliette-Lassonde, M. Corbeil a laissé entendre qu’il est encore trop tôt pour annoncer la tenue d’activités culturelles estivales, même s’il espère qu’elles puissent reprendre « aussitôt » que possible en fonction des consignes de la santé publique. Il faudra donc patienter encore avant de voir une éventuelle programmation des Beaux mardis de Casimir, normalement annoncée au printemps.

Le maire Corbeil s’est par ailleurs félicité de l’arrivée du programme d’aide à l’implantation des commerces au centre-ville, qui a vu l’ouverture ou l’agrandissement de 14 commerces dans la dernière année.

La Ville compte également poursuivre ses efforts en matière de préservation du patrimoine, notamment à travers la restauration du Stade L.-P.-Gaucher et de la Porte des anciens maires, ainsi qu’à plus long terme avec la conversion du monastère des Sœurs Adoratrices du Précieux-Sang et de l’église Notre-Dame-du-Rosaire, dont les carnets de santé ont été réalisés, a affirmé M. Corbeil.

Parmi les autres dossiers à souligner, le maire a cité la révision de la gouvernance régionale en matière de développement économique, qui devrait être présentée « prochainement ». Notons aussi l’usine de biométhanisation municipale qui « fonctionne de mieux en mieux », même si le maire espère pouvoir plus que doubler le volume de production et bientôt générer des surplus financiers de cette filière.

En quelques mots sur le centre-ville, le maire a annoncé que le comité chantier centre-ville était « sur le point » de terminer ses travaux, ce qui devrait déboucher sur un nouveau plan particulier d’urbanisme pour le secteur. L’étude d’impact sur la santé vient quant à elle d’être livrée et sera présentée au public prochainement.

Chose certaine, « le privé va faire partie de la solution », a-t-il évoqué en parlant de la revitalisation du centre-ville. Il espère ainsi répéter l’opération réalisée dans le secteur nord avec la construction du centre de congrès, où le secteur privé a profité de l’engouement pour enchaîner avec « dix fois ce qu’on a investi », a-t-il rappelé. Quant aux craintes d’embourgeoisement du centre-ville, M. Corbeil a réitéré qu’il faut « amener de la nouvelle population » dans le secteur et veut avant tout miser sur une mixité sociale, soit la présence de gens de « différentes classes sociales ».

Quant à ses intentions pour les prochaines élections, le maire n’a pas encore tranché, lui qui avait toujours affirmé vouloir se réserver le temps des semences pour y réfléchir. On pourrait donc être fixé fin mai, a-t-il indiqué.

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