19 avril 2018 - 00:00
Village de Sainte-Madeleine
Claude Hébert, 50 ans au garage municipal
Par: Benoit Lapierre
Claude Hébert, 50 ans au garage municipal

Claude Hébert, 50 ans au garage municipal

Claude Hébert, 50 ans au garage municipal

Claude Hébert, 50 ans au garage municipal

Claude Hébert a quitté le garage municipal après 50 ans au service de la municipalité de Sainte-Madeleine.   Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Claude Hébert a quitté le garage municipal après 50 ans au service de la municipalité de Sainte-Madeleine. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Le club des 50 ans d’ancienneté parmi les employés de la petite municipalité de Sainte-Madeleine perdra son seul et unique membre, demain 20 avril, quand Claude Hébert prendra une retraite bien méritée.


Il avait commencé à y travailler un demi-siècle plus tôt, après son embauche par Jean-Paul Morin, le contremaître des travaux publics, à qui il avait simplement « donné son nom ».

« C’était en 1968, le 29 avril. J’avais 18 ans. J’étais supposé commencer au mois de mai, mais j’ai dû prendre la relève d’un gars qui s’était éreinté en vidant le réservoir de l’usine d’épuration à la chaudière. Une vraie job de misère! », se rappelle-t-il, comme si c’était hier.

Il n’oubliera jamais non plus l’une des premières besognes qui lui a été confiée, à une époque où la municipalité s’occupait encore de l’enlèvement des ordures ménagères. « Je ramassais les vidanges et on allait porter ça au dépotoir, chez Marcel Poirier : les temps on bien changé! Moi, je vidais les poubelles en courant. Je courais tout le temps, mais je ne sais pas pourquoi. »

Des moments passés à peiner dans la glaise et la boue, il en a connu plusieurs au cours de sa carrière. Un jour, alors qu’il lui fallait descendre dans la fosse de l’usine d’épuration, son échelle a glissé et il a atterri dans deux pieds de m… « Quand je suis sorti de là, je n’étais pas joli à voir tout de suite! »

Ayant laissé l’école assez tôt, il cumulait déjà quelques rudes boulots lorsqu’il est entré au service de la municipalité, au taux horaire de 1,10 $ pour des semaines de travail de 70 heures. « Je n’étais pas très bon à l’école, je n’arrivais pas à suivre les autres. J’étais bien meilleur sur la pelle! », dit en riant ce gaillard de 69 ans qui a trimé dur dans sa vie, mais qui paraît en pleine forme.

Le garage municipal a toujours été son univers, et il connaît par cœur toute la machinerie qui s’y trouve. Il a conduit tous les véhicules et est passé maître dans tous les travaux de voirie, l’asphaltage comme le déneigement. « C’est un vieux qui m’a montré comment passer la charrue »,souligne-t-il, en parlant de « l’enfer des chemins d’hiver », de la poudrerie sur la route 227 qui avait décidé la municipalité à équiper son chasse-neige d’une aile latérale.

Parmi ses pires souvenirs, il y a cette fois où il a cherché désespérément une fuite d’aqueduc en plein champ, par un froid polaire. « Ce n’était pas toujours drôle dans ce temps-là, mais aujourd’hui, avec tous les équipements qu’on a, c’est devenu un vrai plaisir de travailler! »

Partir pour la retraite ne l’effraie pas et il ne craint pas de s’ennuyer. « Ma femme m’a d’ailleurs dit : ça ne te fait rien de plus que ça, d’arrêter de travailler? Mais non. Pour moi, un travail, ça reste un travail. Jean-Paul, lui, pleurait quand il a pris sa retraite après 30 ans, et il est mort un an après. Il prenait ça bien trop à cœur, Jean-Paul. »

Claude Hébert parle avec fierté de ses deux filles, l’une qui tient une garderie de 80 places à Chambly et l’autre qui a suivi ses traces et qui travaille à la municipalité de Saint-Paul-d’Abbotsford. Lui qui adore jouer dehors et conduire son « quatre roues » se promet bien de voyager avec France, son épouse adorée qui lui a déjà fait découvrir l’Île-du-Prince-Édouard et la Nouvelle-Écosse, entre autres. « Je ne voyagerais pas sans elle. Je resterais chez nous! », avoue-t-il.

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