C’est ce qu’a révélé le conseiller municipal et administrateur des deux organismes, Alain Leclerc, lors de la conférence de presse annonçant la création prochaine d’un organisme commun voué au développement économique. Ce dernier regroupera d’ici avril les services de la Cité de la biotechnologie, de la Corporation de développement commercial et du Bureau de tourisme et des congrès (voir autre texte).
M. Leclerc répondait ainsi à une question du rédacteur en chef du COURRIER concernant les sommes englouties par ces deux entités depuis un an pour empêcher le journal de mettre la main sur de l’information jugée sensible.
Quelques secondes auparavant, le maire Claude Corbeil avait été incapable de fournir un chiffre précis. « Je vais vous le dire moi, a enchaîné M. Leclerc. On parle d’un montant entre 180 000 et 200 000 $ pour l’ensemble des deux organismes. »
Son collègue et conseiller Donald Côté, également administrateur au CLD et à la Cité, a renchéri en affirmant que ce montant ne tenait pas compte de toute l’énergie et la perte de temps associées à la préparation du dossier, aux recherches, aux photocopies, etc.
Les deux hommes se sont dits extrêmement mal à l’aise avec ces montants.
Quant à savoir pourquoi ils ne cherchaient pas à régler ce dossier afin d’arrêter les frais, ils ont répondu que c’était l’un des objectifs de la démarche municipale du jour.
« L’objectif a toujours été d’investir le plus d’argent possible dans le développement économique et ce n’est pas à quoi a servi ces fonds-là. Nous voulons dorénavant concentrer nos énergies et nos ressources dans le développement », a repris le maire Corbeil, sous le regard impassible d’André Barnabé, président du conseil d’administration de la Cité de la biotechnologie.
La facture grimpera encore
Le CLD et la Cité n’ont toutefois pas fini d’accumuler les honoraires d’avocats puisque le processus devant la Commission d’accès à l’information du Québec n’est pas encore terminé. Ils ont rendez-vous avec LE COURRIER à au moins deux autres reprises en décembre. Ces deux organismes sont représentés par Me Antoine Aylwin, du cabinet Fasken Martineau, et Me Raymond Doray, de Lavery.
Récemment, l’éditeur du COURRIER a offert à la présidente du conseil d’administration du CLD, Francine Morin, et au maire Claude Corbeil, de négocier une sortie de crise et un règlement, mais son initiative est restée lettre morte.
Parmi les documents en litige, on retrouve des comptes de dépenses et des relevés de cartes de crédit de la direction générale commune au CLD et à la Cité couvrant une période de cinq ans. Les documents remis en réponse à la demande initiale du COURRIER, en février 2013, comportaient des centaines de caviardages.
Rappelons que le directeur général du CLD et de la Cité, Mario De Tilly, au centre de toute cette saga, a démissionné de ses fonctions en mars dernier, après 22 ans à faire du développement économique dans la région. Son adjointe Nathalie Laberge, également visée par certaines demandes du COURRIER, a fait de même en septembre.