La Régie des alcools, des courses et des jeux a convoqué les propriétaires de l’établissement à une audience afin de répondre aux différents manquements qui leur étaient reprochés. Sans préciser quels événements en particulier sont réellement survenus, le représentant des propriétaires, Shadan Tremblay-Khalil, a reconnu certains manquements. Ce dernier en est venu à une entente avec la Direction du contentieux sur la sanction qui a été entérinée par la régisseuse Natalia Ouellette. La Régie avait aussi souligné des manquements en lien avec la drogue, mais les a retirés à l’audience.
La Régie a étalé une série d’événements incriminants. Entre 2018 et 2021, le restaurant a reçu la visite de policiers à 54 reprises. À 17 reprises, les policiers de la Sûreté du Québec sont intervenus pour différents actes de violence. La plupart auraient été commis par des clients, mais un événement impliquerait des voies de fait commis par l’un des employés sur un client. On a rapporté que des clients auraient été frappés au visage avec une bouteille de bière ou avec un verre fracassé. On parle de lésions corporelles sérieuses et même d’un visage défiguré. Des bagarres auraient aussi éclaté à l’extérieur de l’établissement nécessitant l’intervention des policiers. Les policiers ont reçu également le témoignage de deux femmes qui ont affirmé avoir été agressées sexuellement par un client du Shaker.
Les autres interventions policières concernaient des situations impliquant des clients en état d’ébriété. Des clients ont dû être transportés au centre hospitalier à neuf reprises. À huit occasions, les policiers ont arrêté des clients pour conduite avec les facultés affaiblies. La situation était tellement grave qu’un urgentologue a déposé une plainte auprès de la Régie puisqu’il constatait un nombre élevé de patients intoxiqués provenant du restaurant. On rapporte notamment un événement où un client aurait voulu sabrer une bouteille de champagne sans prendre de précaution. Une cliente aurait été transportée à l’hôpital puisqu’elle aurait été blessée au visage et à l’épaule par des éclats de verre.
Pendant leurs visites, les policiers ont aussi observé d’autres manquements comme la présence de mineurs, la consommation d’alcool dans des endroits non autorisés et le non-respect des mesures sanitaires. La Régie estime que plusieurs actions ont mis en danger la vie de personnes.
Prise de conscience
Le porte-parole des propriétaires a reconnu des manquements concernant des actes de violence, la vente de boissons alcooliques à des personnes en état d’ivresse, la consommation ailleurs que dans les endroits désignés, la présence de personnes mineures ainsi que le non- respect de mesures sanitaires dans l’établissement. Lors de l’audience, M. Tremblay-Khalil a assuré avoir pris des actions afin d’assurer une meilleure surveillance des lieux et de dissuader les attroupements extérieurs. Il a fait installer cinq caméras supplémentaires à l’extérieur et à l’intérieur du restaurant. Il a fait appel aux services d’une agence dont les portiers détiennent un permis du Bureau de la sécurité privée.
« Ces mesures révèlent non seulement une véritable prise de conscience de la part du titulaire à l’égard des difficultés liées avec l’exploitation de son établissement, mais aussi une réelle volonté de s’amender et de corriger une situation problématique », a ajouté la régisseuse.
Les propriétaires ont refusé d’accorder une entrevue au COURRIER. Sur la page Facebook du commerce, on peut y lire que la salle à manger est malheureusement fermée pour l’instant. « Nous avons très hâte de pouvoir vous accueillir à nouveau dans notre restaurant. Dès que la situation nous le permettra, nous vous aviserons. »