11 février 2021 - 14:56
Réouverture des Galeries
Cohue échevelée chez le barbier!
Par: Martin Bourassa
Les chaises du salon de barbier des Galeries n’ont pas dérougi depuis lundi. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Les chaises du salon de barbier des Galeries n’ont pas dérougi depuis lundi. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

La longue file d’attente n’a pas découragé la clientèle. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

La longue file d’attente n’a pas découragé la clientèle. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Trop heureuse de pouvoir mettre les pieds aux Galeries St-Hyacinthe, la clientèle respecte les consignes sanitaires sans se faire prier, sauf de rares exceptions. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Trop heureuse de pouvoir mettre les pieds aux Galeries St-Hyacinthe, la clientèle respecte les consignes sanitaires sans se faire prier, sauf de rares exceptions. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

La réouverture des commerces non essentiels, lundi matin, était attendue avec impatience par nombre de Maskoutains qui se sont rués aux Galeries de Saint-Hyacinthe. Le salon de barbier a littéralement été pris d’assaut avant même l’ouverture officielle des autres commerces. Bilan d’un début de semaine complètement fou!

Dès 8 h, lors du passage du COURRIER, ils étaient pas moins de 25 clients à attendre sagement leur tour dans l’interminable file qui s’étirait jusqu’au beau milieu du centre commercial. Debout, à deux mètres de distance l’un de l’autre, distanciation oblige, les clients ont dû patienter entre 30 et 45 minutes avant de pouvoir s’asseoir sur l’une des sept chaises disponibles. Même phénomène en fin de journée lors du second passage du journal, alors que le temps d’attente moyen était de 15 à 20 minutes.

Lundi et mardi, la file d’attente s’est maintenue sans relâche de 8 h à 17 h 45, alors que le populaire salon sans rendez-vous ferme habituellement ses portes à 17 h 30. Du jamais vu, raconte Nancy Dussault, une coiffeuse qui travaille à cet endroit depuis plus de 20 ans.

« Ça n’a pas lâché une seule minute depuis lundi matin, a-t-elle soufflé lorsque nous l’avons rejointe à son domicile mardi soir, au terme de deux journées complètement folles. Je n’ai jamais vu le bout de la file, ça n’a pas lâché une seule minute. J’ai une collègue qui a travaillé toute la journée avec ses bottes d’hiver, car elle n’a jamais eu le temps de les enlever! Nous ne prenons même pas le temps de manger, on grignote ici et là. »

Ne voyez surtout pas dans ce dernier commentaire l’ombre d’une plainte. Après un congé forcé de six semaines, c’est avec entrain et soulagement que Nancy Dussault et ses collègues ont retrouvé clients et ciseaux. « Les clients sont super sympathiques et personne ne chiale. Les gens attendent leur tour et respectent les consignes. Ils sont heureux de nous retrouver et l’inverse est aussi vrai. C’est intense, mais tellement agréable. »

Intense comment? Pour vous donner une idée, la coiffeuse estime que la cohue dépasse de loin l’affluence de Noël ou du grand retour de juin, au terme d’un confinement pourtant deux fois plus long. « Ça n’a rien à voir avec Noël, dit-elle, c’est plus fort que Noël et toutes les autres fêtes réunies. On pense que ce sera comme cela toute la semaine et peut-être une bonne partie de la prochaine. Nous nous préparons en conséquence. Tout le monde est à son poste et heureux d’y être. Pour ma part, je n’ai aucune idée de combien de têtes j’ai pu voir passer en deux jours, je n’ai pas le temps de compter. Le patron [Vincenzo Furfaro] fait le décompte, mais moi, je coupe, je peigne… et je désinfecte! »

Celle qui compte 30 ans d’expérience en coiffure – elle a débuté dans le métier à 16 ans – ne pensait jamais qu’elle en viendrait à devoir travailler un jour masquée et entourée de plexiglas, en plus de devoir jouer à la femme de ménage. « Toutes les coiffeuses sont responsables de la désinfection. Le nettoyage rallonge les délais d’attente et ajoute un stress supplémentaire, mais pas question de tourner les coins ronds. On fait bien les choses, car personne n’a attrapé la COVID-19 dans l’équipe ni parmi notre clientèle », dit-elle fièrement.

Plus que tout, ces longues journées de travail épuisantes sont bonnes pour le moral. « C’est très valorisant de voir les gens revenir en grand nombre. On sent que notre travail est important, voire essentiel, même si le gouvernement ne nous considère pas ainsi, lui qui nous a mis au chômage et même imposé une semaine de pénalité sans salaire. La réaction de la clientèle à notre égard fait chaud au cœur. Je pense que les gens ont peur qu’on ferme à nouveau. Certains ont la mâchoire qui décroche quand ils voient la longue file à la porte du salon et tournent les talons, mais on sait qu’ils vont revenir plus tard. »

Au terme de l’entrevue mardi soir, Mme Dussault prévoyait un petit moment de détente dans le spa, question de reposer son dos et ses pieds endoloris. « J’y retourne dès demain matin 8 h et je serai en pleine forme », jure-t-elle avec un sourire contagieux dans la voix.

Un directeur soulagé

La réouverture des Galeries St-Hyacinthe s’est déroulée dans la bonne humeur en ce lundi 8 février. Si tous les commerces n’ont pas été aussi populaires que le barbier, il y avait quand même une bonne affluence à l’intérieur du mail, avec la présence de quelques jeunes qui ont profité d’une journée pédagogique pour faire leurs courses. Les mesures sanitaires étaient respectées et la foire alimentaire inaccessible aux flâneurs et à ceux et celles souhaitant y déguster un repas sur place.

« Les gens sont au rendez-vous et respectent les règles, c’est beau de voir ça. Contrairement au printemps, nous n’avons pas d’éducation à faire auprès de la clientèle », constate André Brochu, directeur des Galeries St-Hyacinthe.

Ce retour progressif à la normale laisse entrevoir des jours meilleurs dans un centre commercial régional qui a été éprouvé par la fermeture de quelques commerces depuis un an. « Il y a longtemps que je n’ai pas été si optimiste, d’ajouter M. Brochu. Je sens que les gens veulent réellement nous soutenir. Je constate une sensibilisation accrue à l’achat local, le message a passé. On voit enfin la lumière au bout du tunnel. »

Le directeur des Galeries s’est dit encouragé par la réponse des consommateurs, même si les premiers mois de l’année ne sont habituellement pas les plus achalandés. Commerçants et clients ont du rattrapage à faire. Il y a des stocks d’hiver à écouler et déjà une nouvelle saison à préparer. Les soldes aussi sont au rendez-vous!

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