Bien sûr, pour la performance et le style aussi, mais c’est d’abord et avant tout l’exceptionnelle capacité de la Lotus à maintenir sa trajectoire, peu importe les conditions, qui la rend aussi unique. Mais avouons-le, dans la vie quotidienne, une telle qualité n’a que bien peu de véritables retombées. Heureusement, en plus, elle a du style…
Jolie et sexy
Je l’avoue, la Lotus Evora (en version S ou pas), a un look on ne peut plus sexy. Mon passage au bureau de la rédaction du COURRIER par exemple a permis de littéralement vider le bureau, tellement la voiture attirait les foules (je n’ose croire que ce soit ma seule présence…).
En fait, même une patrouille policière a sérieusement ralenti devant la Lotus bleu brillant stationnée en plein centre-ville. Et elle a été immédiatement suivie d’une seconde, mystérieusement ameutée par sa première collègue. Vous aurez compris que la Lotus Evora ne joue certainement pas la carte de la discrétion.Il faut dire que la voiture a tout de l’exotisme : un profil bas, extrêmement racé, une couleur vive, et une allure résolue de grande sportive. Quant à ceux qui n’aimaient pas la version Élise ou Exige de la famille en raison de leur style un peu trop étriqué, rassurez-vous : la Evora garde bien quelques traits caractéristiques, notamment les phares, mais est beaucoup plus raffinée et épurée que ses soeurs.Parmi les traits les plus marquants, le capot profilé, mais plutôt court, les entrées logées dans les ailes rebondies, et la partie arrière toute en douceur pour limiter la turbulence, font de la Evora un modèle qui fait tourner les têtes. Et sincèrement, même si l’essai fut plutôt bref, personne n’a pu résister à l’envie de regarder rouler la voiture.Bémol d’importance pour l’intérieur, où l’ergonomie cède définitivement la place au design. Le volant identifie clairement la marque, et se prend en main avec aisance. Le tableau de bord est de lecture facile, du moins pour les cadrans, mais se gâche un peu quand vient le temps de mettre la main sur le système multimédia : les boutons de radios sont microscopiques, et toutes les commandes sont à l’avenant. Remarquez que je ne connais personne qui voudra se priver du son du moteur pour une chanson… mais il arrive parfois que Chérie préfère ses chanteurs préférés au vroum vroum de l’engin…Et double, que dis-je, triple bémol, pour l’accès à bord, et surtout la grâce nécessaire pour en sortir. Il faut d’abord savoir que la position de conduite de la Lotus Evora S est sportive à l’extrême : basse, presque couchée, dans des sièges au support exemplaire. Mais, et je dis bien mais… les sièges sont plus bas que le pas de la portière. Et ce dernier est d’une telle largeur qu’il faut l’enjamber pour se glisser à l’extérieur.L’accès à bord est moins exigeant : il suffit de se laisser tomber en place, avec plus ou moins de grâce. Mais débarquer est une autre histoire, et vous devez vous assurer de n’avoir pas trop de témoins à charge. Quant aux femmes en jupe, elles devront s’assurer de toujours avoir en main un petit chandail à placer aux endroits stratégiques… Bref, le mouvement est moins gracieux encore que de me voir danser le ballet, ce qui n’est pas peu dire.
Puissance et volupté
La beauté de la Lotus Evora S, c’est son moteur suralimenté 3.5 l V6, issu de Toyota, mais sans aucun rapport avec la version de base japonaise. En fait, l’Evora S dispose d’un compresseur volumétrique, boulonné sur le dessus du moteur, et produit 345 chevaux ainsi que 295 livres-pied de couple, en hausse de 69 et de 37 lb-pi par rapport à la voiture de base. La boîte manuelle est la seule disponible dans la version S. Lotus cite un temps de 0-100 km/h de 4,5 secondes et une vitesse de pointe de 277 km/h. Mais c’est la conception même du châssis, une merveille de technologie qui permet de concevoir des suspensions uniques en leur genre. Tant et si bien que, jumelée à une direction ultraprécise, la Lotus Evora S franchit les courbes sans jamais hésiter, et se comporte comme si elle était attachée à la route.Bien sûr, dans la région, j’ai surtout testé le confort, qui s’est avéré bien au-delà de la moyenne pour une sportive du genre. Mais j’avais eu l’occasion, quelques jours auparavant, de la pousser un peu sur le circuit de iCar à Mirabel, sans jamais trouver sa limite. En fait, même mon collègue Jacques Deshaies, pourtant pilote de course, n’y est pas parvenu.
En résumé
La Lotus Evora S n’est certes pas une voiture de tous les jours. Ses microscopiques espaces de rangement et son accès étrange la rendent difficile. Mais pour le simple bonheur de conduire, il faut, au moins une fois dans sa vie, s’asseoir derrière son volant. Et tant pis pour ceux qui, comme l’éditeur du COURRIER, ont préféré prendre leurs vacances à ce moment. Meilleure chance la prochaine fois!
Forces :
– Design exclusif- Moteur souple- Tenue de route exceptionnelle
Faiblesses :
– Accès à bord- Ergonomie- Fiabilité à prouver
Fiche technique :
Moteur : V6 3.5L Puissance (ch@tr/min) : 345 @ 7000 Couple (lb.pi@tr/min) : 295 @ 4500 Transmission : Automatique à 6 rapportsConsommation ville / autoroute (L/100 km) : 14.6 / 7.6Prix : 88 000 $