7 juillet 2022 - 07:00
Orientations et priorités de la Ville de Saint-Hyacinthe
Continuité oui et non
Par: Martin Bourassa
Martin Bourrassa

Martin Bourrassa


Il s’agissait de la première conférence du genre donnée par notre maire depuis l’élection de novembre. Une façon de poursuivre une initiative lancée par son prédécesseur, Claude Corbeil, présent et attentif parmi les gens d’affaires intéressés cet après-midi-là.

Gageons que M. Corbeil n’a pas dû être trop déstabilisé par le discours de son successeur et qu’il n’a pas appris grand-chose de neuf en écoutant M. Beauregard défiler la liste des orientations et priorités 2022-2025 du conseil municipal maskoutain.

Nous non plus d’ailleurs, rassurez-vous. Le maire Beauregard avait de toute façon été le premier à modérer les attentes en affirmant d’entrée de jeu que la Ville de Saint-Hyacinthe est sur une belle lancée et qu’elle a davantage besoin d’une saine continuité que d’un électrochoc. « Le conseil actuel n’a pas été élu pour faire table rase de tout ce qu’a fait le conseil précédent », a-t-il rappelé. Les faits lui donnent raison jusqu’ici, sept mois après le début de son mandat. Parmi les éléments qu’il a cités, il fut question du chantier de la bibliothèque, de la promenade Gérard-Côté, de l’aéroport, du plan de développement durable et du budget participatif, autant de dossiers que n’aurait pas reniés Claude Corbeil.

Des dossiers qui progressent rondement et que le conseil souhaite livrer.

Le conseil est une entité vivante et en évolution, a mentionné André Beauregard, en ajoutant que chaque élu était indépendant autour du conseil et que, ce faisant, personne n’avait de ligne de parti à respecter ou à défendre. Chaque élu est libre d’agir et de voter en toute liberté, en son âme et conscience, dans le meilleur intérêt de la communauté.

Pas besoin d’être un fin analyste de la politique municipale pour percevoir dans ce commentaire une petite pointe en direction de Marijo Demers et Saint- Hyacinthe unie.

Afin de démontrer son propos, et peut-être prendre une certaine distance avec son prédécesseur, André Beauregard a donné l’occasion à chaque conseiller de dire quelques mots et de partager ses préoccupations actuelles par le biais d’une vidéo préenregistrée. Pêle-mêle, il a entre autres été question de la circulation lourde sur la rue des Seigneurs, du parc nature de la Métairie, du pôle culturel, du défi de maintenir le dynamisme actuel de la ville et même de la gare intermodale. Je vous laisse le soin d’associer le bon élu à ces priorités. Plus que le fond, il faut saluer l’image forte derrière cette décision de donner une petite visibilité à ses collègues. Cela dépeint le maire comme un gars d’équipe, qui est cependant capable de s’imposer quand il le faut. On l’a vu à la séance du conseil du 20 juin et le conseiller de La Providence est maintenant à même d’en témoigner.

Pour en revenir à la conférence du maire, il se dégageait de celle-ci une volonté manifeste de préparer les gens d’affaires à un changement de rythme, de tempo.

La Ville de Saint-Hyacinthe souhaite garder le cap sur la croissance, mais celle-ci ne sera pas effrénée et ne se fera pas à n’importe quel prix. Pas question d’alourdir sans cesse le fardeau des contribuables maskoutains. La Ville souhaite maintenir sa vitesse de croisière en ayant un pied sur l’accélérateur et l’autre sur le frein. Tout un défi en perspective. Il faut donc s’attendre à ce que nos élus soient plus sélectifs dans leurs choix. Ils veulent livrer les projets déjà bien engagés plutôt que de s’éparpiller et en ajouter. Cette sagesse s’explique en partie par l’état de la dette à l’ensemble. On sait que la Ville a fait connaître son intention de rehausser sa zone de confort de 80 à 92 M$, un sommet prévisible à court terme.

L’idée est d’arriver à dégager une petite marge de manœuvre pour pouvoir saisir les bonnes opportunités qui se présenteront sans trop prévenir. Il y en aura.

Enfin réduire la dette de façon substantielle, voire la ramener à zéro dans un avenir rapproché, ou même éloigné, ne fait pas partie des priorités 2025.

Ce sera peut-être pour 2045.

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