À la fin mars, le manufacturier qui produit des meules abrasives à son usine de la rue Picard a fait parvenir un avis de licenciement collectif au ministère de l’Emploi dans lequel il annonce le licenciement collectif de son personnel le 26 mai prochain.
« La première phase de la transition débutera le 26 mai et se poursuivra au cours des neuf prochains mois, précise un communiqué de l’entreprise envoyé au COURRIER. La production sera transférée à d’autres fournisseurs de Stanley Black & Decker. Cette décision s’inscrit dans les efforts soutenus de l’entreprise visant à rationaliser ses activités. Les 200 employés touchés se verront offrir des possibilités de réaffectation et bénéficieront de divers services (services d’aide au reclassement, ateliers de recherche d’emploi sur le terrain et accès au programme d’aide aux employés de l’entreprise). »
La direction de l’usine de Saint-Hyacinthe n’a pas souhaité accorder d’entrevue.
Fondée sous le nom Abmast en 1981, l’entreprise avait été acquise par le fabricant d’outillages de bricolage et de jardinage américain Stanley Black & Decker en novembre 2012. Abmast avait vu le jour sur le boulevard Choquette il y a 40 ans grâce à un investissement de 12,4 M$. Elle avait déménagé ses installations dans l’ancien édifice des Formules d’affaires Data, sur la rue Picard, en 1994. Stanley Black & Decker est propriétaire de l’établissement de Saint-Hyacinthe.
Réactions du milieu
La direction de Saint-Hyacinthe Technopole, un organisme dédié au développement économique de la Ville, ne s’attendait pas à cette fermeture majeure dans le paysage manufacturier maskoutain.
« C’est une mauvaise nouvelle et une surprise lorsqu’on regarde le type de produits fabriqués pour un secteur dynamique comme celui de la construction », indique André Barnabé, directeur général de Saint-Hyacinthe Technopole, en entrevue au COURRIER.
« Nous allons tenter d’entrer en communication avec eux. Je comprends qu’il s’agit d’une décision irréversible qui dépend d’un paquet de variables. Si nous pouvons aider au niveau du reclassement des employés touchés, nous le ferons. Nous voulons savoir que compte faire l’entreprise de cette usine », poursuit-il.
Le siège social de Stanley Black & Decker est situé à New Britain dans le Connecticut.
La députée de Saint-Hyacinthe, Chantal Soucy, a aussi réagi à cette sombre annonce économique. « Nous avons vécu une année difficile et c’est un dur coup à encaisser pour notre région. L’entreprise a déjà déployé des services d’aide au reclassement pour permettre aux travailleurs de se retrouver rapidement un emploi. Je suis de tout cœur avec les travailleurs et travailleuses qui ont perdu leur emploi. Plusieurs programmes sont disponibles pour les salariés et le ministre du Travail va s’assurer que les employés en soient informés », a écrit la députée caquiste dans un courriel adressé au COURRIER.
Autres fermetures
En l’espace de quatre ans, il s’agit d’un second épisode de pertes d’emplois conséquentes sur le territoire de Saint-Hyacinthe. En septembre 2017, l’arrêt des opérations de désossage de fesses de porc à l’usine Olymel de l’avenue Saint-Jacques avait provoqué la perte de 337 emplois. Cette décision avait eu pour effet de plomber le nombre d’emplois manufacturiers à Saint-Hyacinthe pour l’année 2017.
Au printemps 2006, l’usine Kimberly-Clark de Saint-Hyacinthe fermait ses portes après 47 années d’activités entraînant la mise à pied de quelque 170 travailleurs.
En décembre de la même année, c’était le manufacturier de chocolat Barry Callebaut qui procédait au licenciement de 75 employés du département des produits de consommation.
Pour sa part, la fermeture de Semex à Sainte-Marie-Madeleine, une entreprise spécialisée dans les solutions génétiques pour les producteurs bovins, aura pour conséquence le départ forcé de 63 travailleurs à partir du 31 août 2021.